2 - Street Memories

Paris - Dans la BNF (deux fois)

[photos à venir]

Je me souviens de chacun des endroits où j'ai reçu de ta part un appel. Ce genre de choses, du temps des téléphones fixes ne survenait pas : on les recevait toujours aux mêmes endroits : domicile ou lieu de travail, plus rarement chez quelqu'un de la part de quelqu'un qui connaissait aussi notre hôte et savait qu'on y était.

En ce temps là, on se souvenait plutôt des cabines téléphoniques dans lesquelles nous avions passé un appel important.

À présent, voilà, il est quelques endroit dans lesquels je ne peux plus passer sans songer à toi.

Qu'est-ce que ça serait si nous y avions fait l'amour.

Paris - rue de Babylone (jardin Catherine Labouré)

J'étais passée dans ce jardin en octobre 2005 juste après un rendez-vous avec le chirurgien qui potentiellement devait m'opérer pour un cancer du sein que la gynécologue d'alors avait cru déceler. J'avais vu l'homme hésiter puis finalement opter pour le "à surveiller". Je crois que mon allure sportive en ma faveur avait jouée (et qu'il n'avait pas le besoin immédiat de réassortir son jeu de clubs de Golf - elle m'avait envoyée dans un coûteux cabinet privé -). 

C'était ce soir-là qu'une fête-signature avait lieu à l'Arbre à Lettres de la rue Bachaumont du livre "La vie sauve" de Marie Desplechin et Lydie Violet. Le rendez-vous médical n'ayant pas duré si longtemps, j'étais trop tôt pour la librairie mais pas assez pour repasser par la case maison.

Je me suis donc attardée légèrement dans ce jardin que je découvrais. 

Mais ce moment de calme n'avait pas suffit à écluser cet état de choc qu'induit (aussi) le soulagement après avoir cru à du difficile. Marie avait dû me trouver très bizarre ce soir-là, capable seulement de rester à côté, sans rien dire, sans doute un peu spectrale.

Je repasse dans ce jardin en ce mois de septembre, sept ans plus tard, un peu selon le même principe mais cette fois-ci en m'y rendant par un détour déterminé : je sors d'une belle matinée chez Sabine Wespieser et il est un peu trop tôt pour que j'aille directement à la librairie travailler, mais pas assez pour que je rentre. Alors une nouvelle fois de je m'accorde en ce lieu "a short break in the rush".

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Paris - L'accès à la fibre

C'était le 2 juin 2012, je me rendais au mariage de Florence et Jean-Luc, et mon téléphone, un Nokia mixte (écran tactile-clavier) faisait des siennes : je l'ignorais mais c'était dû à une modification malencontreuse d'abonnement que j'avais acceptée par faiblesse et pour partie parce qu'ayant pris l'appel à la librairie je n'avais pas souhaité qu'il s'éternise - la plus mauvaise raison au monde de dire oui -. Comme j'étais en avance, et que j'attendais un message de Francis avec cette façon qu'on a lorsque quelqu'un nous manque de vouloir ne pas attendre d'avoir des nouvelles plus que le moment de leur émission, qu'il n'y avait pas non plus trop de clients, je passe dans cette officine de mon opérateur, que j'aperçois en sortant du métro. 

La jeune femme qui m'accueille est vive, pas trop commerciale - du moins pas en mode automatique - mais consciencieuse et il se trouve qu'elle habite à Clichy. Voilà que nous parlons ligne 13 et qu'elle m'indique que Clichy étant pour partie équipée pour la fibre, peut-être que ma rue fait partie de.

Depuis plusieurs mois le fiston m'en parlait. J'en avais assez de devoir aller dans la chambre car de la cuisine la connexion panouillait (trop de wifi captés, au signal plus fort). L'abonnement, histoire d'attirer les candidats clients est moins cher que notre gros forfait historique, l'immeuble est fibré (?), tutto bene, je prends rendez-vous - la jeune femme se débrouille pour que ça ne traîne pas, pour que le jour convienne -. 

Notre vie quotidienne s'en trouvera grandement améliorée et mon travail par ricochets.

Je ne passerai plus devant cette boutique sans une petite bouffée de "Ce jour-là j'étais bien tombée".

Clichy - le café du théâtre

Printemps 2010 (sinon : 2009), à l'occasion du marathon de Paris - allées Gambetta

 

L'ami madrilène commun courrait le marathon de Paris. Nous étions convenue avec l'amie blogueuse presque voisine de nous retrouver dans la ville : notre sportif ne logeait pas loin. Je ne me souviens plus si c'était en fin d'après-midi du samedi soit avant la course ou le dimanche, après. Peut-être plutôt le samedi. 

En revanche je me souviens très bien être passés lui et moi saluer Verlaine avant de retrouver notre camarade et sa petite famille, adorable gamine et son père (et compagnon de la première). Le café était en configuration Belle saison, des tables en terrasse, de l'autre côté de la rue sur le terre-plein central. 

Ce fut un heureux moment, fin d'après-midi ensoleillée, à en oublier mes chagrins à la chaleur de l'amitié. 

Quelques mois plus tard l'amie et son homme se séparaient, sur l'initiative de ce dernier qui avait rencontré quelqu'un d'autre. Je me demande souvent en repassant devant ce café si à ce moment-là, déjà, il savait. C'est vrai qu'il avait peu participé à notre conversation enjouée, un peu distant, comme s'il s'ennuyait.