Rédigé à 17:34 dans années 2010, Paris | Lien permanent | Commentaires (0)
1990 - entre Parc Salengro et rue du Landy
À l'emplacement de ces habitations modernes s'élevait alors un LEP (lycée d'enseignement professionnel) de type Pailleron entouré d'un mur d'enceinte en pierre solide et gris, recouvert de crépit.
On y lisait encore alors que ma fille venait de naître une inscription "procès Geismar procès du peuple" qui datait d'un temps où la jeunesse était politisée. Ma cousine Anne et son mari étant venus rendre visite au bébé fraîchement cueillis c'était émus de cette inscription qui leur rappelait bien des choses.
À nous non, mais je ne peux plus passer devant ces bâtiments sans me souvenir des anciens et de leur inscription.
Rédigé à 20:59 dans années 1990 | Lien permanent | Commentaires (0)
en 2006 je dirais - non loin de l'hôpital Beaujon
Durant ces cinq mois épiques pendant lesquels nous étions une belle équipe à nous battre pour tenter de faire revenir de sa captivité Florence Aubenas, m'était apparue une petite douleur, d'abord une gêne, puis une peine persistante dans la bouche vers la gauche.
J'avais d'abord cru à un mal de dents. Mais le dentiste après examen m'avait dit qu'il s'agissait sans doute d'un problème de mâchoire et m'avait envoyé confraternellement à un de ses confrères ... dans le XVIème arrondissement.
Examens faits, il s'averra qu'il s'agissait d'une forme d'usure de l'articulation de la mandibule, due probablement à une trop grande tension qui la nuit me faisait grincer des dents. Et puis peut-être aussi que j'avais pris des coups ou reçu un fameux choc il y a longtemps.
Je me suis souvenue du jour où des types s'en étaient pris à mon vélo jaune et où j'avais encaissé une fameuse droite sans broncher. Si je lui force le respect au type, il me laissera mon vélo. Ce qu'il avait fait et les copains de conclure Heureusement qu'il n'a pas vu que tu étais une fille.
Et puis sans doute un peu d'autres bagarres et de ballons mal reçus aussi.
L'expert du XVIème me proposa des injections de botox, que ça éliminerait la douleur quelques temps, vous aurez juste un peu de mal à sourire au début. Je crois me rappeler que deux injections faisaient un mois entier de mon salaire et qu'il en fallait trois. La mutuelle ne remboursait pas.
Je n'allais pas laisser massacrer mon sourire tout en me ruinant pour un résultat incertain.
Je suis allée voir mon médecin traitant lequel m'a orientéee vers l'hôpital Beaujon. Peut-être qu'on pouvait par un moyen mécanique me sauver la mâchoire. Effectivement le médecin me fit fabriquer une sorte d'appareil dentaire mais sans les dents et qui était censé porté la nuit et si j'avais des moments seule et tranquille dans la journée m'obliger à ne pas fermer la mâchoire et donc délester celle-ci d'une pression trop forte qu'aux heures inconsciente j'y exerçais.
Il y eût donc une série de rendez-vous là-haut. J'y allais en plein chagrin fuligineux de la désaffection de m.. M'y tenir, m'occuper d'un problème de mon corps très concret m'a sans doute aidée.
C'est au retour d'un de ces rendez-vous qu'en passant le long de l'immeuble j'ai vu bien soigneusement caligraphié sur une brique du rez-de-chaussée le prénom Nikita.
Or fin 2005 j'avais rencontré à l'Arbre à lettres défunt de la rue Bachaumont une petite Nikita formidable en compagnie de ses parents. J'ai pensée à elle et envoyé la photo.
Depuis je pense à elle chaque fois que je passe par là. Elle est une belle jeune femme à présent.
Rédigé à 20:54 dans années 2000, Clichy | Lien permanent | Commentaires (0)
22 septembre 2004 - quartier nord mais quelle rue exactement ?
Est-ce celle-ci, est-ce la suivante mais il y a une rue du quartier nord dans laquelle je me suis rendue ce mercredi de septembre 2004 qui a vu mourir mon père.
C'était mon fils qui était invité là, à un anniversaire. J'avais reçu deux appels de la part de l'établissement de soin palliatifs qui m'avaient prévenue :
1/ qu'ils s'apprêtaient à stopper les machines d'assistance (principalement respiratoire)
2/ plus tard, que voilà, c'était fini.
Avec ce calme de la résignation, j'avais suivi docilement leur recommandations qui étaient de ne pas venir et de passer plutôt en soirée (ou le lendemain matin). Ils proposaient un rendez-vous avec une sorte d'aumonier œucuménique, auquel je m'étais rendue accompagnée de ma mère.
Mais pour l'heure, il y avait un mercredi plein comme l'étaient mes mercredi de l'époque avec les enfants à accompagner à leurs activités et qui entendaient bien y aller : ils avaient vu mi-août leur grand-père à sa maison, mourant et avaient bien compris qu'ils ne pouvaient rien faire. Je crois que pour eux et comme aucune communication n'était désormais possible, la fin avait déjà eue lieu.
Je suppose que j'ai demandé à mon garçon si l'anniversaire il voulait y aller quand même, qu'il m'avait répondu Oui d'un air de Qu'est-ce que ça change de toutes façons et que nous nous y étions rendus. Je m'étais efforcée d'avoir l'air d'une journée normale pour ne pas plomber l'ambiance avec mon deuil tout frais.
Plus tard j'étais revenue le chercher et nous étions allés à son entraînement de piscine. Je l'ignorais alors mais la natation allait contribuer à me sauver.
Reste que je ne peux plus passer dans ce quartier même huit ans après sans penser à ce mercredi de septembre que nous nous étions efforcés de maintenir normal alors que quelque chose s'effondrait.
Et comme c'était bizarre, à l'ère encore fraîche des téléphones portables d'être prévenue de la mort de son père sur le chemin du conservatoire par un appel en pleine rue.
Rédigé à 20:29 dans années 2000, Clichy | Lien permanent | Commentaires (0)
fin des années 1990 - début 2000 // près du Parc Salengro
Je ne sais plus quand j'ai commencé à militer à Attac, je sais seulement que c'était qu'à force de voir des sommes immenses s'afficher sur mon écran au travail, le fait de taxer aussi les capitaux et pas seuelement le travail me semblait évident. Alors la taxe Tobbin, j'étais prête à consacrer un peu de temps afin que davantage de gens se mettent à y croire.
Un de mes collègues (au sens large : même entreprise mais plus dans le même service) y militait ou s'y est mis un peu avant moi. J'ai donc grâce à lui été prévenue des réunions. Un certain nombre eurent lieu à la maison des associations.
Dans un premier temps j'ai cru avoir enfin trouvé la place où je pourrais canaliser mon élan militant, et des sortes de cours nous étaient donnés par des personnes qualifiées : j'ai appris bien des choses sur l'économie et la finance qu'auparavant j'ignorais.
Puis les soirées ont tourné aux débats d'idées, et autant j'aime m'instruire autant je trouve stérile de passer des heures à discutailler. Puis comme dans tous lot humain, et pas mieux que dans un vulgaire parti sont apparues des dissensions entre les dirigeants, des côteries.
Dans la même période, l'écriture me tombait dessus.
J'ai laissé tombé le militantisme. L'ami motivé a rejoint les rangs socialistes.
L'autre souvenir de la maison des associations c'est une soirée de 1991 où je m'étais rendue à la permanence de l'UFC Que Choisir afin d'obtenir des informations pour nous défendre face à une demande de fonds abusive pour des travaux après que nous avions quitté notre location. Le gars qui m'avait reçu était un homme calme, mince et compétent. Mais je ne me souviens plus de son visage. Son aide fut efficace (il nous renvoya je crois vers une association spécialisée et la démarche finale avait fonctionnée).
Rédigé à 20:12 dans années 1990, années 2000, Clichy | Lien permanent | Commentaires (0)
En 2008 / 2009
C'était après ma saison en enfer (2005 / 2006), j'avais survécu mais je me sentais mal. Toujours fatiguée, toujours froid. Mon médecin traitant m'avait fait faire différents examens dont il ressortait que ma thyroïde était noduleuse et en panne. Il m'a donc envoyée chez ce spécialiste qui, une fois écartée l'hypothèse d'une pathologie plus grave, m'a prescrit un traitement contre l'hypothyroïdie.
Le hic c'est que ce traitement qui ne résolvait rien de la fatigue ni du froid, réveillait ma libido fort opportunément endormie : l'homme de ma vie considérait que je n'étais plus la femme de la sienne, et je venais à peine de rencontrer F., par écrit, plus tard en vrai, mais il ne proposait que peu qu'on se revoie et ne faisait rien pour arranger les choses. Pas d'amant.
Si j'avais eu alors un amoureux, épris et en bonne forme, il aurait adoré que je suive ce traitement.
Le médecin, lui, était mutique, et moi, passablement.
Lors d'une visite où j'étais arrivée munie de résultats d'analyse prouvant que certains taux étaient redevenus presque normaux, j'ai émis le souhait d'arrêter ce traitement qui me perturbait. Je ne suis pas certaine qu'il avait bien compris. Il est vrai que les hommes en cas de besoin ont toutes sortes de solutions.
Les choses en sont restées là, avec un "à surveiller". Je suis persuadée que ma thyroïde s'était mise en sommeil, suite aux ruptures subies, pour permettre ma survie.
Rédigé à 18:51 dans années 2000, Clichy | Lien permanent | Commentaires (0)
1990 puis 1995 - Allées Gambetta
Après la naissance de ma fille, j'étais revenue de la maternité dûment pourvue de l'ordonnance pour la rééducation post-natale, pas trop enthousiaste à l'idée de devoir travailler en plus des abdominaux la zone intime qui avait morflée. Mais je me disais que la recommandation ne devait pas être vaine et puis au moins les abdominaux.
Je ne me souviens plus pourquoi je n'avais pas pris une adresse auprès du pédiatre ou du médecin traitant, peut-être qu'ils manquaient de recommandation à offrir. Alors j'avais cherché dans l'annuaire (papier en ce temps-là, ou bien le minitel) une femme, kiné, près de chez moi (alors rue Martre). Un nom m'a immédiatement attirée : Andrée Breton.
J'ai donc pris rendez-vous chez cette personne. Lorsqu'elle m'a demandé qui m'avait donné ses coordonnées, j'ai dit personne, l'annuaire, et puis à cause du poète. Elle a éclaté de rire. C'était une femme forte à la généreuse bonhommie, qui ne m'a pas fait faire d'exercices trop intrusifs et accueillait avec gentillesse le bébé quand je ne pouvais le faire garder. Elle ne prenait pas plusieurs patients en même temps ou exceptionnellement.
Elle portait lourd : une vieille mère, grabataire, à la maison. Et elle sans conjoint ni enfant. Je ne l'ai su qu'à l'occasion d'un incident, un coup de fil qu'elle avait reçu en ma présence et qu'elle s'était sentie tenue d'expliciter. Elle n'était pas du genre à se plaindre, s'épancher.
Lors de la naissance de mon fils je suis avec joie retourner la voir. Elle m'avait accueillie volontiers mais devait cesser son activité pour retraite peu après. Je me souviens qu'elle semblait triste de ne pas retrouver de repreneur qui lui convenait. Je crois que le cabinet a purement et simplement fermé.
La maternité où mes enfants sont nés (celle de l'Hôtel Dieu) avait également fermé peu après la naissance de mon fils. Je n'ai pas pu m'empêcher face à ce cumul de penser qu'on l'avait échappée belle - comme si ailleurs nous n'aurions pas été (aussi) bien traités -.
Rédigé à 18:30 dans années 1990, Clichy | Lien permanent | Commentaires (0)
Printemps 2010 (sinon : 2009), à l'occasion du marathon de Paris - allées Gambetta
L'ami madrilène commun courrait le marathon de Paris. Nous étions convenue avec l'amie blogueuse presque voisine de nous retrouver dans la ville : notre sportif ne logeait pas loin. Je ne me souviens plus si c'était en fin d'après-midi du samedi soit avant la course ou le dimanche, après. Peut-être plutôt le samedi.
En revanche je me souviens très bien être passés lui et moi saluer Verlaine avant de retrouver notre camarade et sa petite famille, adorable gamine et son père (et compagnon de la première). Le café était en configuration Belle saison, des tables en terrasse, de l'autre côté de la rue sur le terre-plein central.
Ce fut un heureux moment, fin d'après-midi ensoleillée, à en oublier mes chagrins à la chaleur de l'amitié.
Quelques mois plus tard l'amie et son homme se séparaient, sur l'initiative de ce dernier qui avait rencontré quelqu'un d'autre. Je me demande souvent en repassant devant ce café si à ce moment-là, déjà, il savait. C'est vrai qu'il avait peu participé à notre conversation enjouée, un peu distant, comme s'il s'ennuyait.
Rédigé à 18:09 dans années 2010, Clichy | Lien permanent | Commentaires (0)
Début des années 2000 - Allées Gambetta
Je ne sais plus si c'est notre médecin traitant qui nous avait adressé à cette praticienne ou peut-être le docteur Schindler (pédiatre).
Mais nous avons eu besoin de ces services par deux fois : notre fille qui plaçait mal sa respiration, avait attrapé des nodules sur les cordes vocales et se retrouvait avec des extinctions de voix à répétition ; notre fiston qui mouillait ses L, ce qui était mignon chez un tout-petit mais risquait ensuite de lui attirer des ennuis (ainsi il prononçait C'est trop couille pour dire que quelque chose lui faisait plaisir). Et puis il était temps d'agir car toute la famille commençait à prononcer comme lui.
La dame fort sympathique fut très efficace, malgré la fatigue induite par des déplacements qu'il fallait intercaler entre les activités des enfants et mon propre travail, j'en garde un bon souvenir.
Le cabinet est partagé avec celui d'un podologue, ce qui fait que lorsqu'il s'est avéré que j'avais besoin de porter des semelles orthopédiques si je souhaitais n'avoir pas mal au dos, et après une impression mitigée d'un premier essai chez un homme jeune un peu condescendant, j'étais allée là pour le renouvellement. Le monsieur au bord de la retraite connaissait son métier et avait de la bonhommie. Il s'appelait (s'appelle sans doute toujours mais ne pratique plus, plus ici) monsieur Napoléon.
Rédigé à 17:33 dans années 2000, Clichy | Lien permanent | Commentaires (0)