Je rentre du Monoprix, chargée des mêmes denrées qu'il aurait acquises, s'il avait été là sans parler des cartouches d'encre. J'ai même acheté du Nutella, son péché mignon plutôt que le mien.
Le téléphone sonnait quand je tentais d'ouvrir la porte, y parviens à grand-peine avant que les sonneries ne cessent.
Décroche le coeur battant. Eh non, ce n'est que ma mère qui s'inquiète.
Dans un sens ça tombe bien, je comptais l'appeler, elle m'épargne donc un effort. Mais je sais que ma déception s'entend.
- Tu vas venir demain, alors ?
- Non, je pense pas, je suis crevée et ...
- Mais comment vas-tu faire pour le linge ?
- J'irais à la laverie, ce n'est pas important tu sais.
[fatale erreur, c'était nier son utilité même]
Elle me parle de choses et d'autres dont elle estime nécessaire de me mettre au courant, puisque je ne viendrais pas et dont j'ai l'impression au contraire qu'elles ne me concernent en aucune manière.
Et puis un bon moment après le linge :
- Et de Jean-François, tu as des nouvelles ?
Que dire ? Je cherche comme souvent la pente de moindre temps perdu ou de moindre fatigue. Ces bientôt 48 heures d'attentes ont créé en moi un état d'épuisement physique et nerveux qui m'entraîne par ce chemin glissant. Je concède donc la simple vérité :
- J'ai reçu une lettre.
- Et alors, tu peux donc venir demain ? Il va bien au moins ?
- Il allait au moins bien quand il l'a écrite.
- Alors tu viens ?
- Non, je me dis que peut-être il réussira à m'appeler.
[tiens , voilà que je me mets à croire aux miracles]
- Mais tu viens de me dire que ...
- Oui, maman, je t'ai dit ça, mais la lettre, elle date d'AVANT.
[et là je sens l'énervement qui monte en flèche, tais-toi, tais-toi, elle n'y est pour rien en plus qu'elle est GENTILLE de t'appeler, elle pourrait s'en foutre, tu serais contente si elle s'en foutait ?]
Les commentaires récents