À d'autres jours que ceux durant lesquels le fonctionnement même du corps dans ses besoins les plus élémentaires est un effort, la fatigue ne permet pas non plus de mener une vie pleine mais nous gêne alors moins.
Ce sont les jours de fatigue voilée.
Nous sommes alors somnolents, du matin jusqu'au soir, somnolents simplement. Tout nous parvient au travers d'un léger brouillard ouaté, la réalité semble voilée. Les sons eux-mêmes nous parviennent atténués.
Je suppose que ça ressemble pour une personne en bonne santé à une journée de fièvre légère, de début de petite maladie - mais sans douleur particulière -. Ou d'avoir fait la veille un vaccin.
On peut accomplir les tâches courantes mais si jamais on exerce un travail à forte responsabilité de présence (aiguilleur du ciel, conducteur de quelque chose, chirurgien ...), ou que l'on doive conduire, ça devient risqué.
Si l'on a la chance d'être maître de son temps, ces jours sont parfaits pour faire le ménage - pas le ménage en grand, mais la petite lessive, passer l'aspirateur, écluser du repassage, épousseter, aller au supermarché de quartier faire un appoint de ravitaillement à condition qu'il soit léger, trier quelques papiers -, d'être dans du coton atténue la corvée.
Magie de l'internet : on peut y surfer sans que notre faiblesse apparaisse, les correspondants ne sauront rien de notre état de coton, ni qu'on aura mis plus de temps qu'à l'ordinaire pour rédiger un mail. Notre pâleur, généralement en ces jours-là plus marquée n'inquiètera personne si l'on évite l'usage de la webcam. La vie électronique est notre seconde chance, qui nous permet d'oublier que nous sommes (un peu) différents.
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