2 - I'm not really good at zippers

En parlant de nostalgie

Retournés dans le quartier pour cause d'expos à voir (un beau cadeau que mon amie Raphaëlle m'a fait) et au restaurant Le Carré Champs Élysées pour cause d'expo trop affluente. Je n'y étais que très peu repassée depuis Livre Sterling, j'ai encore mal d'y voir un Nicolas à la place de la belle librairie. Du coup en rentrant voulant vérifier quelque chose dont je ne me souvenais plus, j'ai tapé "Librairie Livre Sterling" sur les moteurs de recherche et je suis tombée sur cette video Comme l'écrivait Carl Vanwelde un jour sur son blog Entre café et journal une pensée, on a tous une période de notre vie pendant laquelle nous sommes vraiment nous-mêmes, une sorte de meilleur moment de soi. Pour moi ce furent les trois années à Livre Sterling, même si compte tenu de différentes perspectives il n'est pas exclu que je connaisse à nouveau un bon bonheur professionnel (1). (1) La période actuelle est d'ailleurs fort stimulante et heureuse, seulement elle manque un peu de stabilité dans les rentrées d'argent. Nous sommes deux personnes à travailler pour quatre adultes à la maison, même si certains efforts majeurs fournis sont derrière nous, ça n'est pas évident.

Une certaine image du bonheur

Mon téléfonino, entre les applis toujours plus gourmandes en mises à jour et mémoire vive disponible et les photos que je télécharge régulièrement mais ne parviens pas toujours à effacer aussitôt, est donc saturé.
J'entreprends sans plus tarder un ménage parmi les images et donc efface celles déjà présentes sur l'ordi. C'est alors en browsant, que je retrouve quelques photos de moments vraiment heureux.

Dont celui-ci avec Thomas, à la librairie où je ne travaille plus, lorsqu'il y était venu le 14 février 2018.

L'année 2017/2018 aura été éprouvante, j'ai vraiment trop travaillé parce que je cumulais la librairie à fond et chaque jour de liberté ou presque soit du sport intensif soit le plus souvent tout le travail concernant la succession, les tris, les rangements, le déménagement, la vente de Taverny. Je n'ai eu de jours de repos que ceux d'épuisement et j'ai mis plusieurs mois à m'en remettre tant était profonde la fatigue de fond.
Mais il faudra que je me souvienne bien que les moments de très grands bonheurs furent nombreux.

Et pas seulement sportifs.
Merci Thomas, merci à toi.

Some reason why

Abba a compté pour moi, c'est ce que j'écoute pour passer les sales caps, ou quand j'ai besoin de trouver de l'énergie, ou que j'ai un moment d'allégresse que je souhaite accompagner. Ou encore comme ce soir quand le juke-box intérieur infernal me passe un morceau pénible à supporter et à la présence particulièrement incompréhensible (ce soir : God save the Queen). C'est avant tout leur qualité pour de la musique de danse et divertissement, leurs harmoniques, les paroles en anglais compréhensibles dès qu'on le parle un peu. Ils ont choisi de mettre leurs aptitudes vocales et musicales au service d'un genre populaire, il n'y a pas de honte à ça. 

Mais il y a aussi qu'en ce soir de l'Eurovision j'avais 11 ans. Je regardais avec (au moins au début) ma sœur et mes parents. Ou ma mère (mon père avait du fuir les chansonnettes). Ma sœur nous faisait rire, elle imitait avec humour. Et j'ai été heureuse qu'ils gagnent. Je ne savais pas pourquoi en les voyant sur scène malgré qu'ils avaient un peu faussé (m'en suis-je rendue compte, j'en doute), j'ai choppé la conviction qu'ils l'emporteraient. Une sorte de certitude solide. Ben voilà c'est eux. C'était la première fois d'une longue série de fois plutôt dans le domaine ensuite de l'écriture. Je crois qu'un échec m'aurait destabilisée pour la suite de ma vie. Comme ça a marché, à l'inverse, je repense à ça quand je doute de moi, qu'on me quitte qu'on me préfère toujours une autre, qu'on ne me respecte pas. Ils représentent que je dois avoir confiance en quelque chose de moi même si je ne le comprends pas - et je n'aime pas ne pas comprendre, je suis cartésienne -.

Par dessus le marché ils représentent aussi pour moi une direction d'écriture (1) : je sais que ma voix est de faire des choses difficiles et tristes, puisque mon sort fut plutôt celui là (avec il faut le reconnaître des morceaux de chance inouïs), des textes abordables et rythmés que l'on peut lire en souriant. Et qui se prêtent à la voix haute.  

Enfin ils me rappellent que si du temps m'est donné il faudra qu'un jour j'écrive en anglais. Just because my inner voice asks. As a kind of tribute.

 

(1) Waterloo raconte un chagrin d'amour

Survivante

Je ne sais faire abstraction de cette stupéfaction, lorsque meurt quelqu'un que sans forcément connaître personnellement, j'ai croisé et avec lequel j'ai déjà discuté, d'être la survivante du lot (pour l'instant).

Cet homme qui avec énergie nous faisait nous esclaffer de rire avec l'histoire de l'attachée de presse à la parcelle de salade coincée entre ses dents blanches, et que j'écoute en rassemblant mes forces, épuisée par mon travail alors toxique, et ce qui m'a semblé quelques mois plus tard (en fait plus d'une année) le voilà éliminé par "une longue maladie".

Cet autre qui me demande de saluer mon patron, dit On tiendra encore bon, et quelque chose comme Il ne faut pas renoncer de manière prématurée. Et vient de rendre les armes, non sans avoir lutté. Ce jour-là moi pas si vaillante, essorée par le chagrin d'amour et jamais remise du chagrin majeur d'amitié, survivant à l'heure l'heure, lui en homme qui selon les critères du commun des mortels a réussi dans la vie. Je suis toujours là. Plus lui. Et le chagrin me tient toujours compagnie.

J'ai la sensation que je dois faire vite, écrire pour témoigner (tant pis si la littérature n'y gagne pas grand-chose). Le temps est sans doute compté.

You've got to work

 

 

à 1'24"
"This is a light-line. You have got to work ten, twelve, fourteen hours a day, every single day and take this opportunity."

Ce bref séjour en Normandie

Intéressant de constater combien le travail à faire me permet d'habiter ce séjour (en plus de couper aux corvées ménagères). Étienne me manque.

Mortifiée quand samedi soir en chemin vers Bricquebec et son restaurant au cadre moyennageux, je me suis rendue compte que j'avais dans un premier temps oublié d'écrire à Claude alors que c'était au départ en pensant à elle  
que je m'étais dit que je ferai à La Haye un peu de correspondance.

Mon travail est de lire des livres, n'est-ce pas merveilleux ?