" C'était arrivé. Et cela n'arriverait plus jamais. Peut-être ... Martin Beck ne savait pas".
("Meurtre au Savoy", Maj Sjöwall et Per Wahlöö éd. Rivages p 267)
Cette phrase suivait une belle scène de sexe comme on en lit trop rarement, sensuelle, explicite mais pas crue, sans fausse pudeur mais pudique, élégante.
Fait plus rare encore, mis à part son âge (encore que : elle a l'âge que j'avais lorsque pour la première fois de ma vie je lisais cette série), je ressemble physiquement à la femme honorée. Une brune pas très grande, naturelle et musclée.
Martin Beck n'est pas tout jeune, alors. Et l'on ignore s'il pense ainsi en raison de leurs vies appelées à diverger (villes et services différents, emplois du temps chargés ; ils ont fait l'amour par mélange d'affection, d'un peu d'attirance et de nécessité ; l'un comme l'autre trop longtemps sans) ou parce qu'il sent qu'il avance en âge et ne pourra plus comme il le veut, quand il le veut, y arriver. Le livre date d'avant l'invention du viagra.
C'est comme si une brume épaisse soudain se dissipait. En somme au cours des dix dernières années un homme m'aura fait croire qu'il en aimait une autre afin de masquer ses incapacités, et un autre m'aura persuadée qu'il ne pouvait plus afin, après m'avoir séduite en pensant n'y pas arriver (vérifier qu'il n'avait pas perdu cette capacité ?), de se préserver la voie libre vers celle qu'il désirait.
J'en aurais mis du temps à piger. #ForrestGump
Merci Asa, Martin, Maj et Per.