C'était il y a quelques années une soirée autour des livres et qui promettait bien. Tu avais enfin déjà compris en ce temps là que les hommes ne s'intéressaient pas à toi, et depuis ce renoncement les retours solitaires ne te pesaient pas (tant). En revanche tu espérais bien un after collectif à refaire le monde, bonne façon de lutter contre le sentiment de solitude qui depuis la rupture avec F. et malgré une chouette petite famille (mais ça ne se situait pas au même niveau, voilà) était quasi permanent.
Il faisait un temps merveilleux. Tu avais bien envie d'oublier en bonne compagnie que le monde courait à sa perte.
Et puis voilà, l'auteur invité, qui par ailleurs fut chaleureux et bon, avait donné rendez-vous à une créature. Elle est arrivée juste pour repartir avec lui et s'il n'était pas encore plutôt séduisant, on aurait même pu se poser la question d'une prestation tarifée moyen-haut de gamme. Je suis peut-être trompée par le fait qu'elle semblait n'afficher avec lui aucun lien affectif.
Fini pour l'espoir de fin de soirée tous ensemble.
Une amie s'était sentie mal. C'était le groupe qui l'avait prise en charge, plus que son mari, désemparé. Ça ne semblait qu'un malaise vagal, et il n'y eut rapidement pas trop trop d'inquiétude. Mais ce fut assez spectaculaire. Je n'avais rien pu faire n'étant pas des plus proches et d'ailleurs je crois bien que la chute eu lieu du côté de mon dos, c'est la personne à qui je parlais qui a dit à un moment donné Mais que ce passe-t-il. Et je tenais quelque chose pour quelqu'un qu'il était difficile de poser. En fait j'aurais pu mais c'est comme si j'étais incapable de mettre cette micro-mission de côté. Ceux qui agissaient étaient assez nombreux. Mais sans doute que ça m'a agacé vis-à-vis de moi-même.
Et rappelé une fois où je m'étais trouvée mal et où l'homme de la maison alors jeune fiancé n'avait rien su faire. C'était d'autres personnes qui m'avaient ramassée.
Enfin il y eu le bon copain que j'estime (beaucoup) qui trouva moyen de faire de l'humour alors que nous rangions lorsqu'il appris qu'ils étaient venus car elle admirait l'auteur.
Bref, aucun d'entre eux n'avait rien fait de mal, on ne peut reprocher à un invité de prévoir un après soirée sexualisé, ce qu'il n'aurait pas avec la bande de pote, le mari avait fait ce qu'il avait pu, je peux comprendre sa sorte de perplexité, et il n'y avait rien à lui reprocher - j'eusse aimé qu'il fût parfait, comme s'il avait l'habitude -, et le copain avait dit le mot de mauvais esprit qui me serait peut-être venu s'il n'avait pas été si rapide à caler son mot d'esprit.
Mais sur le chemin du retour je traînais cette sensation assez injuste sans doute que décidément, les hommes dans leur ensemble étaient un peu décevants. Je crois que certains jours notre indulgence fout le camp.
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