Je tombe sur ce documentaire (au passage splendide exemple de la monoforme que dénonçait Peter Watkins) après avoir visionné un reportage sur les usines à gymnastes chinois-es- puis la chaîne youtube d'un musicien du métro. Bizarrement l'historique affiche également celui-ci alors que non. Clic malencontreux ? Bug dans le mouchard ? Déclenchement automatique à mon insu ?
Il est inévitable que le sort de la femme écartée me cause, même si leur cas était très différent, puisqu'il semblerait qu'il ne l'ait pas quittée pour une autre et d'ailleurs pas vraiment.
Mais il y a autre chose qui laisse à penser.
Que serait-il advenu s'il n'avait pas eu ce fatal accident ? Cet amour qu'elle a préservé car brisé en plein vol à tous les sens du terme, ne se serait-il pas bêtement flétri avec le temps ?
De mon côté, si F. était mort début 2013, avant (en imaginant que ça ne faisait pas davantage de temps qu'avait eu lieu la rencontre fatale) de croiser son actuelle Dulcinée, je serais à l'heure actuelle dans le chagrin d'un deuil mais l'amour n'aurait pas été abîmé, dénié, remis en cause comme si rien n'avait compté. Je n'aurais pas vu chez lui les attaques de l'âge (ou leur persistance vu qu'il n'était pas vaillant), je contemplerai sans autre arrière-pensée que la peine de la fin définitive de tout passage d'humain sa dernière photo. Les bons souvenirs me soutiendraient, au lieu que d'être un rappel de mon incommensurable naïveté (et de son habileté à manipuler les autres, les femmes en particulier).
Cette femme aurait peut-être son royal amoureux eût-il vécu été délaissée par déport du désir vers d'autres créatures, quand bien même leur amour aurait-il pu enfin être officialisé.
C'est difficile à admettre, mais donc parfois, la mort protège.
PS : Et à part ça, curieux pour moi : je n'ai aucun souvenir de cette histoire-là qui pourtant dû faire grand bruit. Étions-nous moins pipoles, en ces temps moins marchands ?
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