Je traînais depuis dimanche fin de matinée une inquiétude diffuse, l'avais mise sur le compte du coureur prophétique, ou plutôt du fait qu'au moment où il parlait the I.V. said Te voilà prévenue, tout en me soufflant que je n'étais pas directement concernée.
Je l'avais noyée dans une dernière bouffée de Jeux Olympiques qui m'auront, du pain et des jeux, bien aidée à décompresser, il faut l'avouer. Puis dans un xième début de roman voué à l'aspirateur du manque de temps, ensuite dans les cartons et le travail de libraire (j'ai quand même bossé quasiment à temps plein, cette semaine l'air de rien) et dans l'inquiétude, la compassion pour les victimes du tremblement de terre en Italie. Mon vieil ami me manquait, mais c'est souvent le cas. Je m'étais fait une raison, soit il n'est pas encore rentré soit il l'a fait mais a d'autres chats à fouetter.
Mais c'était en surface, il y avait cette petite subroutine d'inquiétude qui traînait.
À mesure que des causes de tracas lourds s'écartaient, par exemple, non personne de ma famille d'Italie ni de mes amis dans la zone touchée, semble-t-il, l'inquiétude se resserrait vers lui.
Et ce soir alors que je rentrais du travail, et tournais le coin de la rue (un peu surprise de ne voir aucune trace d'un incendie dont père et fils m'avaient parlé, mais tant mieux si ça n'était pas si grave), the I.V. said Prends des nouvelles sans tarder.
J'étais un peu interloquée, je comptais attendre l'officielle rentrée, peur de peser.
Puis j'ai compris.
Il y avait effectivement plus encore qu'un souci. Quelqu'un en danger.
À présent l'inquiétude est concrète. Si je n'avais pas peur que ma présence pèse (peut-être que des membres de sa famille sont aussi à son chevet, comment expliquer que je viens soutenir mon frère pour qu'il puisse continuer à l'aider, alors qu'il n'y a qu'un lien affectif (et non effectif) de parenté ; comment faire vis-à-vis de mon travail alors que je suis fortement requise et que personne ne peut au pied levé me remplacer ? comment savoir s'il ne préfère pas être seul au combat sans se disperser en contacts extérieurs ?) je prendrais le premier train.
Puisse les soins être efficaces et la maladie reculer.
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