Quelqu'un est venu lire la nuit dernière sur Traces et qui venait d'ici. Je me rends compte d'à quel point le Petit Journal me manque même si depuis 2013 et que c'était difficile, les amours en berne, les finances pas mieux, et du travail après n'en avoir plus mais qui n'était qu'une exploitation sans vraiment de perspective autre que d'y perdre mes jambes et ce qu'il me reste de foi en (une part de) l'humanité, je ne participais plus que de loin en loin, quand l'étau se desserrait.
Je suis heureuse d'y retrouver les remerciements de Pierrot de Belleville, entre temps devenu un vrai bon copain, et ce que j'avais écrit alors dans cette brève période d'avoir cru à nouveau l'amour possible après que tout c'était effondré lorsque j'avais compris que F. et "V." avaient été liés (peut-être même très) et ce qu'il m'avait confirmé puis appris à son sujet - ce qui par ailleurs aidait -, et qu'ensuite il avait semblé à nouveau amoureux, dans ses messages et dans ses yeux, avant de m'écrire que ce n'était pas d'amour qu'il s'agissait.
J'avais oublié ces quelques jours (semaines ?) d'amour cru partagé :
et combien il était bon d'avoir des "tracas positifs" : comment organiser la nouvelle vie qui se profilait ? comment ne pas laisser les autres sur le chemin comme je l'avais moi-même été (même de la part de celui qui m'avait dit avec une cruauté si inutile puisqu'elle faisait référence à un lointain passé et qu'il avait fait le choix de rester "Tu n'es pas la femme de ma vie") ?, une vie d'amour et d'écriture qui semblait à portée, peu importait si désargentée. Avec l'énergie que donne l'épanouissement, le travail serait efficace et au moins une part de succès viendrait.
Au bout du compte, le chagrin en partie épongé devant des peines plus collectives et autrement dramatiques qu'un homme qui aime séduire plus qu'il ne peut bander, ça fait du bien de lire longtemps plus tard, la trace d'un moment où l'amour était un bonheur, si bref et illusoire s'est-il révélé.
Ça fait du bien aussi de me souvenir que l'on voyageait.
(et me souvenir comment j'ai conquis ma liberté, c'est aussi réjouissant que d'imaginer The Prisoner s'échapper du village, quelle belle revanche sur la prédétermination sociale)
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