Moment de faiblesse au retour de la danse, la fatigue ainsi que la détente du sauna aidant, je me suis laissée raccompagner par F. mentalement. Le F. de 2012 bien sûr, pas le traître affectif qu'en 2013 il se révéla être.
Je me suis rendue compte que je commençais à perdre sa voix, comme pour les morts lorsqu'ils n'étaient pas des chanteurs, qu'on ré-entend.
S'en est suivie l'imagination d'une conversation avec Jean-Yves Rezeau qui gentiment m'apprenait quelques détails susceptibles de mettre un peu de baume sur mon cœur écorné. Je le rassurais en retour : je me suis remise, je suis aimée par mon mari, lequel n'était jamais totalement parti, et je vais avec un très beau nouveau travail où les clients sont respectés, vers une nouvelle vie.
Après, j'allais mieux. Je crois que le fait de sauvegarder le fotolog de façon artisanale et à toute allure me replonge dans les relations passées (marie, F.), dont les moments de joie qu'ils m'ont fait éprouver et qui ont existé même si ce ne fut que pour mieux briser ma confiance après. Il y a aussi lorsque mercredi à Montmorency je longeais les belles maisons qui me rappelaient Uccle (1), en plus meulières tout de même, j'ai pris conscience du fait que jamais je ne m'étais étonnée de la bizarrerie qu'il y avait à ce qu'il ne vienne pas à la gare me chercher, ni me raccompagner, pas même quand je transportais de ses livres. Sur le moment, il y avait toujours une faiblesse, une maladie ou au contraire un impératif de travail. Une seule fois - le jour du sapin de Noël, achat (ô combien) reportable - j'avais tiqué. Lorsqu'on tient à une femme, on la fait au moins parfois passer en priorité. À croire que je n'ai jamais été celle à qui ils tenaient ou du moins qu'aucun aimé n'a jamais cru que je risquais à n'être pas choyée de le désaimer. Trop stable, trop fidèle, trop fiable. Et pas d'apparence séduisante mais c'est aussi un choix : celui de tabler sur leur intelligence et de ne pas tricher. Le père de mes enfants, que j'aime tendrement, est le moins ballot.
(1) Notamment lors de ma première visite à la rue Henri van Zuylen lorsque j'avais poursuivi le long du parc de Wolvendael trop longtemps sans tourner.
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