Tu les savais ensemble depuis plusieurs années, et qui semblaient heureux. Tu as vu un peu étonnée passer sur un réseau social l'annonce de mariage de la personne du couple que tu connaissais - l'autre n'étant connu que parce qu'ils étaient ensemble, et tu l'aimais bien, mais sans lien direct entre vous, seulement l'amitié antérieure avec la jeune femme concernée -. Tu n'as pas été plus surprise que ça de n'être pas invitée, tu es juste dans le degré d'amitié où l'on t'invite seulement si la noce est grande et largement financée. Pas assez proche pour être conviée à une célébration en petit comité que les familles remplissent dès les plus serrés des liens de parenté.
Simplement ça t'a fait bizarre, tu te disais : c'est curieux, ils avaient l'air heureux de vivre ensemble comme ça. Bah, sans doute un projet immobilier, un tracas de visa - il doit peut-être aller travailler à l'étranger - ou un enfant à venir et qui les faits avoir envie d'une sécurisation administrative.
L'amie, que tu croyais féministe, change de nom dans la foulée. Et tu t'aperçois que tu ne te souvenais pas du patronyme de son compagnon. Il est vrai que vous ne vous voyiez que dans des circonstances à prénoms.
Et puis via une amie commune, plus tard, la révélation : oui il y avait mariage mais ... c'était avec quelqu'un d'autre que tu n'avais jamais eu l'occasion de rencontrer preuve que tout ça s'était décidé à la vitesse grand V. Ou que depuis que tu tenais ce boulot que tu t'apprêtes à quitter, tu as vraiment subi à cause de lui, une forme de relégation, comme si tu étais partie dans une autre ville plutôt qu'un autre quartier. Ou personne ou presque de tes connaissances ne va jamais.
Il doit y avoir un bébé en préparation, n'as-tu pu t'empêcher de songer comme au siècle passé et aux temps d'avant. Et cette pensée t'a fait sourire : tu te crois de maintenant, malgré ton âge avançant, et tu as encore des pensées vieille école, des pensées d'antan.
(Heureusement que par manque de temps et de révération pour les officialités tu n'avais pas envoyé de mot de félicitations, tu aurais risqué, mentionnant les prénoms, de commettre un lourd impair) (se rappeler : ne rien envoyer de précis tant qu'on n'a pas reçu de faire-part)
En attendant une occasion de se revoir, ou peut-être plus puisque l'amie semble s'être déjà éloignée des cercles de camarades communs, ce qui serait dommage car tu l'aimes bien, tu ne parviens pas à te réjouir pour elle, préoccupée par cette idée que la précipitation est rarement signe pour la suite de durée.
(et tu espères vraiment te tromper).
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