Après la période où beaucoup s'effondre (amour, emploi), la période de recherche (de travail, l'amour, lui, nous trouve, il ne se cherche pas), l'investissement d'énergie nécessaire dans le nouveau boulot, le retour (les malades l'étant en mode chronique, nous n'y échapperons plus) des problèmes de santé dans la petite famille, le travail plus d'un mois à temps plein qui ne laisse plus rien (peu de temps personnel et plus assez d'énergie), la folie Trierweiler, la déferlante Zemmour heureusement atténuée par la vague Modiano (être en face c'est fatigant et dans les deux premiers cas, le deuxième surtout, désespérant), j'accède enfin à une période calme. "Enfin calme" s'entend : reste encore des suite du problème de la fuite d'eau invisible qui est mangeur de temps, et que je dois vider le balcon qui nous avait servi de zone de stockage, que l'emploi de l'homme de la maison est menacé, l'expérience ne vaut plus rien (1). Je m'aperçois alors qu'au maximum c'est un jour plein par semaine que je peux consacrer à écrire à fond, le reste étant à la marge, un bout de matin, un coin de soir tard. Je me cramponne à mes réservations à la grande bibli comme un naufragé à une planche flottante. Ce sont les seuls moments durant lesquels l'écriture est vraiment protégée ... sauf de mon épuisement.
(1) C'est bien évoqué dans "Photos volées" de Dominique Fabre
copie de mon texte pour le Petit Journal du 13 octobre 2014
C'est après avoir écrit que j'ai pris conscience d'à quel point cette photo était un absolu résumé : le "privée" (d'écriture), la silhouette de la BNF qui apparaît malgré la grille, l'homme qui sort du champ ...
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