Étrange scénariste que la vie qui me replace dans la même position que lorsque j'avais 19 ans 1/2, mais deux enfants, un mariage, un appartement et l'écriture (enfin !) plus tard, ainsi que de très bons amis :
Mon avenir professionnel est incertain si ce n'est que j'ai énormément de pain sur la planche comme lorsque je préparais les concours d'entrée aux grandes écoles d'ingénieur.
je viens d'être quittée par quelqu'un que j'aimais mais avec lequel je ne vivais pas (1) ; dans les deux cas la relation n'était pas épanouissante physiquement ; le manque associé à la rupture subie tient donc du désir inassouvi et non d'une privation d'un état heureux existant. Je sais presque aussi peu de chose sur la part physique de l'amour qu'en ce temps - en raison d'une amnésie consécutive à la violence inouïe d'une rupture de grande amitié qui il y a quelques années s'est mal combinée avec une forme d'abandon de la part de l'homme de la maison - je ne peux entrer dans les détails, il tient une part de responsabilité mais seulement une part et pour le reste c'est plutôt de l'ordre de ces sales coups du sort comme on encaisse tous par périodes ; et qui a donc été suivie par la séduction dont j'ai été l'élue et la victime et m'a maintenue dans une attente infertile (2) -. Je me souviens intellectuellement que quand tout va bien, c'est bon, mais ne connais plus que partiellement l'effet fait. Même mes rêves les plus érotiques se passent dans une gamme de sensation limitée, en gros celle des caresses.
Le plus curieux de l'affaire : alors qu'à 20 ans j'étais usée de (petites) maladies et remontait difficilement d'une mononucléose, à présent je tiens une condition physique qui peut assez bien me donner l'illusion d'avoir les 20 ans que je n'ai pas eus avant.
En attendant, alors que je parviens à l'âge où d'autres font le bilan de leur existence pour avancer vers l'étape d'après, je me retrouve à tout recommencer. Après néanmoins une belle boucle, comme une première vie accomplie, et que ce qu'il en reste ne soit pas rien - il est beau que les enfants soient là et jeunes adultes -, mais ne soit pas d'un grand secours pour la suite, le nouveau cycle est tout nouveau.
Seule l'expérience acquise dans l'écriture peut servir dans la nouvelle phase. Et éventuellement un réveil amoureux en ma faveur de la part de l'homme de la maison, mais qui dépend de lui, si tant est qu'il le puisse et le souhaite.
J'ai donc 19 ans 1/2 et voilà, c'est reparti.
(1) L'analogie allant jusqu'à la nationalité du bien-aimé, la première lettre du patronyme et à peu de choses près sa localisation géographique. En revanche celui de maintenant a été moins correct que l'ancien jeune homme d'alors 20 ans qui était venu me voir. L'autre m'a contrainte à la rupture en deux mails et pas même répondu à une lettre par une lettre. Sans parler d'un temps trop long entre sa nouvelle rencontre et me prévenir de cette pourtant assez peu secondaire modification.
(2) Ses mots d'amour (ensuite niés) furent si doux si bien amenés et ses regards si tendres dans un premier temps qui dura plusieurs mois, qu'il a fermé la porte à qui j'ai pu croiser après ; je ne parvenais pas à croire à une possible affection, n'étais pas attirée, ils me semblaient si froids.
addenda du 25/08/13 : un peu le même thème de réflexion par un homme qui a réellement cet âge-là (ou si proche)
Tout passe trop vite
(et je sais que si j'écris, si je photographie c'est précisément pour cela)