Depuis près d'un an (!) j'ai donc accès à la BNF aux Archives du net auxquelles je participe avec moins d'inquiétude que quand je n'y accédais pas. Je tente de rédiger une petite histoire non-exhaustive du mouvement des blogs puisque je me suis trouvée du lot des pionniers tardifs, longtemps après les vrais de vrais mais avant la mode, et ai pu observer la vague s'annoncer, enfler, déferler puis se retirer, ne laissant à nouveau que les blogueurs réellement motivés. En fait c'est plus subtil, affluent encore des petits nouveaux qui par leur jeune âge mécaniquement ne pouvaient faire partie des défricheurs, quand des solides blogueurs "historiques" ont vu leur vie tellement bouleversée par les rencontres et opportunités induites qu'ils n'ont plus guère le temps de bloguer. Il n'est pas dit qu'il n'y reviendront pas, une fois passée la lune de miel avec leur nouveau conjoint ou métier. Moi-même je devrais bloguer moins et écrire davantage pour des éditeurs (numérique ou papier). N'y parviens guère.
Hier j'avais bien travaillé côté oldschool de la littérature, je décidai donc d'avancer un brin de ce petit projet. Je souhaitais parler des créations collectives (telles que l'Hôtel des Blogueurs, qui a changé ma vie) ou des ateliers d'écriture en ligne. Pendant un moment il se trouve que j'avais participé à Coïtus Impromptus.
Un sujet par semaine, parfois farfelus, tout le monde bienvenu, et quelque chose d'inspirant ou plutôt d'aspirant : alors que je manquais de temps, ça me faisait certaines semaines avec leur sujet comme avec les jeux que Kozlika proposait, le temps de me dire Non, je n'ai pas le temps, pas ce soir, non, le texte dans ma tête était déjà lancé.
Pour pimenter l'aventure, je m'étais mise en tête de créer une petite fiction avec personnages récurrents, mais qui obéissait néanmoins aux sujets hebdomadaires. D'où des rebondissements très inattendus.
J'avais repéré que les sujets auxquels j'étais si sensible étaient ceux proposés par une certaine Catherine, qui bloguait du lointain Canada. J'ai même suivi un temps ce qu'elle écrivait, non sans plaisir ou intérêt. Nous avions un nombre certain d'affinités.
Puis ma vie s'est mise à chahuter violemment, dans le même temps que pour cause de pannes je changeais d'ordinateurs (l'un me fit à peine 2 ans), ce qui me fit semer des liens d'agrégateur. Catherine passa la main et la nouvelle équipe proposa des sujets moins minimalistes, originaux et simples pour aller vers une orientation d'ateliers d'écriture avec ambition Littéraire et pour moi ce n'était plus ça. Puis le projet a changé de nom pour devenir plus sérieux les thèmes sont devenus plus directifs, ce qui pour moi n'est pas intéressant, j'ai toujours préféré les dissertations aux exercices où l'on remplissait des blancs dans des phrases préimprimées. Le côté ludique ne m'amuse pas.
Bref, à part peut-être un dimanche ou un autre un billet réapparu ici ou là, j'avais perdu et Catherine et la fin de mon histoire, puisque laissée là où elle en était d'un dernier sujet prenant.
En remontant hier dans les Archives du Net via un de mes anciens blogs (sur plate-forme depuis fermée) et que j'ai retrouvé grâce à elles - j'avais eu le temps de sauver mes textes mais la présentation s'était envolée -, j'ai pu repérer le premier site, puis de là sur Catherine quelques informations. Elle avait effectivement cessé tout bloguage personnel pendant un temps, mes changements d'agrégateurs n'étaient pas seuls en cause.
Ensuite en recherchant sur le web frais via son nom retrouvé, j'ai pu découvrir qu'à nouveau elle écrivait sur blog, et ce fut un bonheur. Le ton, le style, les affinités de sensibilité n'avaient pas bougé.
Bien sûr j'avais à peine déposé un lien sur facebook ainsi qu'un commentaire sur la joie des retrouvailles, que l'un de mes amis me signalait qu'eussé-je demandé la nouvelle adresse, il me l'aurait donnée. Persuadée qu'elle avait cessé d'écrire (du moins par là), je n'y avais tout bonnement pas songé.
En revanche pour fêter ça, j'ai écrit un billet. Car lire son travail, comme avant, m'a déclenchée.
PS : Et je suis presque fière du premier texte que j'avais écrit pour eux. Une inversion de point de vue comme j'aime tant à en faire.