C'est très curieux le rôle qu'il aura joué, cet homme, dans ma vie tout du long, quand je dis statue du commandeur le terme est inexact car il n'est pas menaçant mais présent aux charnières, aux moments de bascule, comme un salut du destin.
Ca date depuis l'enfance mais je n'en savais rien, je ne suis pas fan, ni non plus hostile ni rien.
Et puis voilà qu'il épouse une Adeline quand j'en nais une.
Qu'il fait entrer la notion de "dream-come-true", du rêve que je n'avais d'ailleurs même pas osé faire, tellement inaccessible et fou, dans ma vie,
celui de chanter, certes en nombre, c'est tellement plus rassurant et joyeux, devant 80 000 personnes,
un truc qui fait changer la vie de qui est rompue à l'inexistance laborieuse, semaine après semaine, à son ménage et aux corvées, sauf les congés payés et encore.
Les rencontres ultérieures découleront de là. Je ne suis plus timide, j'ai appris à dire ce que je pense, mon bonheur parfois, à partager et pas tant me taire, à remercier au lieu de fuir de peur du retour de bâton, à penser "c'est possible" au lieu de "qu'est-ce que ça cache ?", et qu'à l'ombre d'un bon moment formidable, ne se tapit pas nécessairement un malheur en chasse, que la vie-même ne suit pas nécessairement la pente inévitable de mes amours.
Apprendre, et c'est doute une éducation plombante à refaire, que dire, "j'ai aimé", "c'était (trop) bien" et dire pourquoi, aide ceux qui font travail de création et ne les dérange pas si l'on reste discret.
J'ai recroisé Johnny parfois. Ou plutôt son image, à des moments qu'il ignore, comme en sortant d'un pot rare entre amis dans un café du XIIIème, son affiche qui était là.
Alors lundi soir, quand pour la première fois depuis un certain juin, j'ai regardé des images de télé, dans le vague et déçu espoir d'en attraper une belle qui m'aurait faite heureuse, et à double titre, j'y ai croisé cet homme, qui ce jour-là venait y vendre son nouveau disque, et qu'on faisait parler sur d'autres sujets qui le mettent mal à l'aise, et que ma foi, il s'en tirait, pardonnez mon ridicule, mais j'y ai vu un signe.
On a le commandeur qu'on peut, et le mien est chantant, d'aucun danger, d'aucune menace, présent depuis mon aube et plutôt bon enfant, quoique certains en disent (1).
car je sais qu'il comprend]
(1) note postérieure (le billet date de novembre 2005) : et malgré des opinions politiques qu'il affichera ultérieurement
Bien bel hommage ma foi, si justement écrit. Johnny a visiblement déclenché bien des choses dans nos vies, bon gré mal gré. Merci Gilda :-)
Rédigé par : Richard | 08 novembre 2005 à 07:54