"Deux semaines. Deux semaines durant lesquelles elle avait cru qu'il était encore de ce monde, durant lesquelles elle avait envoyé des lettres [...] avec le souvenir de Fraser qui somme toute l'apaisait, tandis qu'elle vivait sa vie.
Comment avait-ce été possible ? Pourquoi quelque instinct ne l'avait-il pas arrêtée dans sa lancée ?"
"Le chagrin des vivants" ("Wake") Anna Hope (Gallimard décembre 2015, traduction Élodie Leplat) p 160
Je lisais ce roman pour le club des incorrigibles lecteurs de l'Attrape-Cœurs, ça n'était pas un choix personnel mais plusieurs personnes m'en avaient donné l'envie. C'était donc une lecture paisible, pas une lecture passionnelle. J'y prenais plaisir. Et puis il y a eu ces phrases.
Qui m'ont renvoyées à un autre type de deuil. Et à ce même déchirement - dans mon cas par quatre fois, même si l'une d'elle s'est avérée réversible, croire l'autre encore là alors qu'il n'y est plus, se sentir encore portée, dans la chaleur de la relation alors que l'autre déjà la considère achevée, mais nous l'ignorons, comme Evelyn qui croît Fraser encore vivant -.
J'ai dû interrompre ma lecture un moment.
J'estime ma dernière période de semblable illusion à deux mois. Deux mois à se croire encore aimée alors qu'on ne l'est déjà pas.
Il est clair, toutefois, que la mort, c'est bien pire.
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