"La vie brève de Jan Palach" d'Anthony Situk (Le Dillettante - 13 juin 2018)
978-2842639679
Je sais au sujet de Jan Palach depuis fort longtemps. Sans doute pas d'époque, j'étais trop enfant. Mais probablement au gré d'une commémoration ou au plus tard lors de la révolution de velours lorsque Vaclav Havel l'avait évoqué. J'ai le souvenir (vrai ou recomposé ?) d'un documentaire sur l'une des chaînes du cable, de la télé, du temps d'habiter rue Martre.
Le sujet m'intéressait, jusqu'à quel point être prêt à mourir pour une cause. Depuis quelques années s'y est rajouté cette interrogation : ceux qui le sont désormais cherchent à entraîner le plus de gens possible dans leur mort. À quel moment a-t-on basculé d'un idéalisme Je meurs pour que vous ayez une chance d'aller mieux à Je meurs en vous emportant avec moi bande de mécréants ?
Du coup je suis allée regarder dans ce livre. Intéressant et plutôt bien mené pour qui ne connaît pas le sujet. Deux parties : l'auteur qui mène une sorte d'enquête, va à Prague, consulte les vestiges et des archives, parcourt les lieux, puis en addendum une fiction écrite à la première personne comme un cahier qu'aurait rédigé Helena, possible fiancée du jeune homme en ce temps-là.
Plaisant et très instructif pour qui ne connaît pas. Avec une belle et juste recension du court métrage de Raymond Depardon filmé à l'époque lors des jours de deuil, un respect. Sur la part fiction j'ai tiqué sur le choix de faire d'Helena une jeune fille sans convictions. Peut-être parce que celle qui prend la parole dans le documentaire de Depardon est si déterminée et au courant.
L'ensemble se lit fort bien. J'en savais sans doute trop pour apprécier le travail fourni à sa juste valeur.
source : curiosité et achat personnel ; intérêt pour le sujet
compléments : un sujet d'une émission d'infos française
un documentaire tchèque (I presume)
un documentaire muet d'images de 1969 (funérailles)
trace du court métrage de Raymond Depardon
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