Elle ne sait même plus si elle attend sa mère. Elle attend que la solail qui, bientôt, va traverser un rectangle orange et décupler ainsi sa chaleur et son éclat, parvienne sur sa main, l'illumine. [...] Elle n'a même pas l'idée de gravir deux ou trois marches afin de capter plus rapidement ce rayon qui l'éclairerait et la réconforterait.
Près de soixante ans plus tard, la même petite fille s'est retrouvée en cage dans le sas de la Caisse d'Épargne. Une impossibilité de bouger similaire. Sans angoisse ni souffrance. Un vide blanc [...]. La petite fille s'était sans doute absentée d'elle-même afin de supporter l'absence.
Claude Pujade-Renaud, Le sas de l'absence (Actes Sud page 133 (fin))
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