"Debout-payé" de Gauz
avec une photo de Denis Darzacq en jaquette
Bel OVNI de cette rentrée littéraire que ce livre de Gauz très volontairement inclassable : à la fois roman, recueil de brèves sur le métier de vigile et par moment frisant l'essai. Très drôle dans ses chapitres de #viedevigile, bien enlevé dans le roman qui narre les trajets successifs de Ferdinand, Ossiri et Kassoum, venus d'Afrique pour trouver du travail et aider leur famille au pays à subsister. Très significatif dans le récit de ce que chaque époque en fait, selon que les immigrés sont les bienvenus (il faut bien que quelqu'un s'appuie les tâches ingrates) ou soupçonnés d'être devenus des terroristes en puissance ou de "manger le pain des Français".
Deux petites réserves : un "fadeurs" déplacé page 115, concernant entre autre le travail de quelqu'un qui n'est pas ce que souvent les hommes en croient. Et la fin, un brin abrupte, comme s'il avait fallu soudain se hâter de clore la partie narrative. Mais c'est peut-être une question de goût personnel, d'une façon générale, je n'aime pas les "fins panoramiques" (1) : elles me rappellent lorsque j'étais enfant et que l'on m'expédiait en fin d'histoire du soir en l'écourtant ; l'adulte considérait que l'heure était venue et voilà qu'en cinq minutes se dénouaient des destins que l'on avait jusqu'alors accompagnés avec lenteur.
J'ai bien aimé ce côté patchwork, que les brèves viennent apporter des éléments de légèreté dans un ensemble certes allègre dans son mode de narration mais témoignant de vies difficiles.
(1) Celles qui balaient en quelques paragraphes ce que deviennent les uns et les autres des personnages auxquels on s'est attachés.
éditions Nouvel Attila
source : lecture mi-personnelle mi-pro
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