Ils s'y sont mis à deux, hier, les amis, pour me signaler que le nouveau roman d'Amélie Nothomb méritait le détour malgré la période chargée pour qui bosse en librairie et tente plutôt de lire les ouvrages qui risquent de passer inaperçus si les libraires ne les signalent pas à l'attention de leurs chalands.
Effectivement j'ai passé un excellent moment, en profitant de ceux de calme - entre deux demandes pour le très attendu Glazerevitch -, et presque autant que "Stupeur et tremblements" ce roman m'a émue. Non sans m'avoir fait rire en le lisant et c'est l'art d'Amélie : le fond de l'histoire, une relation forte et qui a bien compté mais qu'on comprend achevée, pourrait embarquer vers un récit sombre ; d'autres l'auraient peut-être teinté de ressentiments, d'amertume, lesté d'un sac de larme. Il n'en est rien, ce sont les bons moments qui sont (re)mémorés, la rencontre chez les amis Alain et Michèle de l'Astrée est un bonheur (1), et au fil des pages le champagne coule à flot (2). Plusieurs fois j'ai éclaté de rire. Le souvenir du vin chaud m'avait probablement mise en de bonnes dispositions. Il n'en demeure pas moins que les livres qui font éclater de rire ne sont pas si fréquents (3). Un bon cru, donc.
(1) Je peux attester de l'ambiance réussie, des lieux tels qu'ils sont dits, de l'accueil des libraires et de la qualité du vin chaud.
(2) J'eusse préféré que la marque la plus fréquemment ingérée fût moins nommée, mais c'est mon côté vieille école (et très consciente le jour où je publierai quelque chose on pourra me faire le même reproche concernant les whiskies)
(3) Même si en cette période c'est le deuxième en peu de temps.
"En cas de victoire, je la mérite, mais en cas de défaite j'en ai besoin" Napoléon, paraît-il.
"Ne vous donnez pas tant de mal pour cette Fanto. Vous savez bien que dans le monde des lettres les prolétaires n'ont aucune chance". (paroles d'éditrice p 129)
Commentaires