Bas de page ou fin de bouquin, comme on voudra.
Pour moi, et mises à part celles qui expliquent un mot de vocabulaire, offrent une indication indispensable, les notes de bas de page sont là pour donner une petite touche d'humour exactement de la même façon que certains génériques finaux de films offrent des bribes de making off. C'est aussi pour rendre l'effet du texte plus supportable et permettre au lecteur de reprendre doucement pied dans la triviale réalité.
Elles ne sont pas à lire dans l'élan du texte, même si par nécessité d'indiquer ce à quoi elles sont rattachées un numéro un brin agaçant doit les indiquer, à moins que notes de fin de livre on ne les indique qu'à ce moment là par un numéro de page et un ou deux mots significatifs.
Une utilisation merveilleuse, je viens de la découvrir, en est faite par Virginia Woolf dans "Flush".
Les notes sont en fin de livre (édition Hogarth Press de 1933, 52 Tavistosck Square, London (1)) et un régal pour le lecteur un peu contrit que le roman lui-même soit déjà tout fini.
De plus il est pratiquement irrésistible de retourner de fait y voir vers la page concernée ce qui permet de ne pas quitter l'ensemble trop brutalement, comme si l'on s'accordait au ciné de revoir quelques scènes avant s'en aller. Dans le cas de Virginia Woolf on peut remarquer qu'elle ne s'amuse pas (ou plutôt si) à nous renvoyer vers n'importe lesquelles [sourire entendu].
page 154 :
" P. 53. "yellow gloves". It is recorded in Mrs. Orr's Life of Browning that he wore lemon-coloured gloves, Mrs. Bridell-Fox, meeting him in 1835-6 , says, "he was then slim and dark, and very handsome, and --may I hint it -- just a trifle of a dandy , addict to lemon-coloured kid gloves and such things". "
Un troisième niveau de lecture est sans doute offert aux amis qui savent pertinemment à quel détail d'une vraie personne de leur vraie vie l'anecdote fait allusion. Mais même si cette part-là nous est perdue, l'ensemble est déjà amusant.
(1) Si ma grand-mère avait su l'anglais peut-être l'aurait-elle lue en allaitant ma maman
page 53 :
"[...] "Mr. Browning", said Wilson.
Flush, watching Miss Barrett, saw the colour rush into her face ; saw her eyes brighten and her lips open.
"Mr. Browning !" she exclaimed.
Twisting his yellow gloves in his hands, bliking his eyes, well groomed, masterly, abrupt, Mr. Browning strode across the room. He seized Miss Barrett's hand, and sank into the chair by the sofa at her side. Instantly they began to talk."
et c'est le moment crucial au cours duquel Mr. Browning apparaît.
Commentaires