Je lisais tranquillement "Choir" d'Éric Chevillard, appréciant le niveau d'écriture, bouche bée, mais freinant par moment devant le dur (faible femme, parfois), quand une autre île en vrai s'est effondrée.
D'un seul coup j'ai calé. La qualité du livre n'est pas en cause, juste la trop brutale réalité et un effet d'écho.
Je commence à lire d'Emmanuelle Pagano "L'absence d'oiseaux d'eau". Beau, très beau travail. Au plus près des corps et des mots, et de l'intime et ses émois. Mais voilà, j'en sais trop et c'est trop bien écrit, je me sens "a misplaced person", ne parviens plus à lire l'ouvrage comme une forme de fiction, je coince par pudeur ; une forme de respect ?
La qualité du livre n'est pas en cause, juste un peu trop d'intimité (ressentie, exprimée).
Pour nos lectures du dimanche , je (ré)vise Romain Gary. Découvre un titre que j'ignorais et qui m'amuse un peu "Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable". Sans me préoccuper davantage du sujet j'y plonge. L'écriture, la fluidité du style, l'humour sont parfaits. L'histoire d'amour sincère. Mais ce que j'y apprends, un peu étonnée - car je savais certaines choses mais pas qu'à ce point-là et qu'aussi il me fait comprendre que pour d'autres où je pensais que c'était moi qui n'allais pas ou plus, ce n'est peut-être en fait pas le cas, et j'ignore encore si le savoir est pire ou pas -, ce que j'y apprends sonne le glas de mes espoirs d'une vie amoureuse encore un peu heureuse. Déjà qu'ils étaient faibles. J'aime à ma hauteur d'âge ou un peu au-dessus, et on dirait qu'il est trop tard, même si j'étais terriblement jolie.
Je cale un brin, navrée, désarçonnée. La qualité du livre n'est pas en cause, juste que j'aimerais encore aimer, et si possible ne pas renoncer à l'hétérosexualité.
Malgré mon impatience, j'hésite à entamer dès à présent "Avant les monstres" de Dominique Fabre, découvert hier soir (le livre, pas l'ensemble de son travail : j'avais aimé "La serveuse était nouvelle" et je suis ses chroniques dans "Le matricule des anges" avec grand plaisir et fidélité). J'ai peur que quelque chose survienne qui m'en plombe la lecture et m'en laisse mortifiée.
Est-il encore possible de survivre et d'aimer ?
Justement, Au-delà de cette limite... est le livre dont je pense lire un passage à la séance du 14 février (mais chut, je ne t'ai rien dit...) J'ai une affection bizarre pour ce roman qui se rapproche un peu, je crois, de Au-delà du fleuve et sous les arbres de Hemingway (pas seulement par le titre).
Rédigé par : Elizabeth L.C. | 22 janvier 2010 à 19:04
Ah merde c'est celui que j'avais aussi choisi.
Comment on fait ?
Rédigé par : gilda | 22 janvier 2010 à 19:31
euh, je ne sais pas trop ! On s'appelle et on en parle ?
Rédigé par : Elizabeth L.C. | 23 janvier 2010 à 10:19
D'accord. Quand tu veux.
Sinon, je peux peut-être lire un extrait de sa biographie par l'une de ses femmes. (mais pas encore lu le bouquin). Ses classiques (devenus tels) ne me tentent guère, même si j'ai "La promesse de l'aube" sous la main. Et puis je pensais qu'ils seraient déjà lus par d'autres. J'avais l'illusion que le trop bien vu "Au delà de cette limite ..." était moins connu et je laissais volontiers le reste aux plus jeunes.
Rédigé par : gilda | 23 janvier 2010 à 10:33
Ca alors ! Moi aussi c'était exactement mon idée (incl. les biographies et le point de vue sur ses romans "classiques"). Bon, je t'appelle demain fin de matinée, on trouvera bien une solution...
PS qui n'a rien à voir. Je suis très contente de figurer à tes côtés chez le Chevalier des Touches (Something Happened).
Rédigé par : Elizabeth L.C. | 23 janvier 2010 à 18:59