Alors c'est dimanche, on approche de Septembre ou bien on y est, la fin de journée pointe son nez et le week-end s'achève à peine entamé. Il s'est bien passé, le ciel bleu et l'amour y étaient, et vous savez que le contraste avec la semaine à venir sera rude à encaisser. Ou bien non.
Et c'est pire.
Une des solutions peut consister à se planter devant un film idiot qu'il soit diffusé à la télé ou qu'on l'ait (prévoyants), chez soi en DVD. On peut même en profiter pour écluser un brin de repassage, en retard comme il se doit. Pourtant on s'était promis de le dégager dés le vendredi.
L'autre peut être de prendre un juste livre. Celui qui sera ni trop compliqué, ni trop émouvant, ni trop pas.
Le charme suranné de celui-ci combiné à un sujet ultra-contemporain "car le capitalisme a quand même son bon côté, vrai ou pas vrai ?", en fait dans ce cas le bouquin parfait.
Il dure juste une soirée, embarque au début fort bien - en plus que dans mon cas il offrait quelques éléments de réponse à une question récurrente chez moi que l'enfance bousillée de mes parents a durablement marquée : comment réagirait-on en cas de déclaration de guerre ici et maintenant ? -. Devient par la suite un peu moins efficace, procédé du personnage qui raconte à un autre (1) et dont je me serais volontiers passé pour un abord direct et de fait plus rythmé ; mais il n'en perd pour autant pas de son intérêt.
Il est davantage dans le style, les notations psychologiques brèves et l'humour léger (2) que dans le procédé de fraude fiscale décrit qu'il est déconseillé d'utiliser, je crois savoir que de nos jours, ça ne pourrait plus si facilement fonctionner, les banques quand elles font leur boulot ont ordre de veiller.
Un seul regret, une fin en cran d'arrêt (3), on tourne la page et ah tiens, c'est donc fini. Mais qu'on n'éprouverait pas si ce qui précède ne nous avait pas donné l'envie de continuer.
Et puis bon, après, c'est quand même lundi, mais ainsi bien accompagnés, on l'a moins vu arriver.
(1) Se souvenir alors que la première édition en néerlandais date de 1942 (et le texte de 1941), et qu'alors c'était peut-être innovant et moderne de procéder ainsi. S'en souvenir aussi face à quelques expressions qui aujourd'hui sont racistes, sensible au sujet je les ai trouvées moches, mais qui reflètent bien la façon de penser qu'on avait alors et dont témoignent encore de nos jours quelques imbéciles ou personnes trop âgées.
(2) J'ai adoré (liste non exhaustive)
- "Ce qu'on peut appeler un monsieur chic, vraiment, et ce à tel point que j'ai fini moi-même par changer quotidiennement de chemise pour diminuer la distance".
- "[...] une bouteille de champagne qu'il mettait toute la soirée à vider, car il ne s'adonnait à aucun excès". (!)
- "J'ai fait oui de la tête dans l'espoir qu'il ne continuerait pas à me déshabiller". (dans le contexte très savoureuse, isolé ici moins)
- "Il était clair qu'il était accablé par le remords ou quelque chagrin lancinant. Un décès probablement, ou un amour sans espoir."
(3) Curieuse épidémie : dans les livres lus ce printemps et cet été, c'est le 4ème ou 5ème qui me fait cet effet, dont un ("Vengeance romaines" de Gilda Piersanti) pour lequel c'est entièrement assumé puisqu'il y aura une suite, n'empêche pour le lecteur c'est frustrant. Mériterait un billet à part entière.
Plus de détails et d'infos pratiques sur le site du Castor Astral.
[photo artisanale personnelle, la juxtaposition de hasard postal sur ma table surchargée de retour de vacances était trop tentante ; on trouvera par ici la musique assortie]
reçu par SP probablement vers le 20 août.
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