de VERONICA TRAPEZ
Après une enfance et une adolescence dans le sud de la France, dans un village, du nom duquel elle dit ne pas vouloir se souvenir, Veronica Trapez « monte à Paris » par amour : l’amour d’un homme, l’amour des livres. Elle entame des études de lettres à l’université Paris III (Sorbonne Nouvelle). Mais très vite les amphithéâtres du quartier latin lui semblent bien étriqués. Ses camarades de classe deviennent ses frères dans la lutte des classes. Elle entre en clandestinité, se bat, solidaire, sur tous les fronts de l’injustice. Son roman Carla sur le rivage en témoigne. Elle sillonne le monde, méconnaît les frontières car « toujours, de mon rivage, j’ai vu celui d’en face ». Mais son voyage s’interrompt brutalement lorsqu’en 1996 elle est arrêtée par les autorités mexicaines qui la soupçonnent d’avoir rejoint les rangs de l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale). Un journal satirique local prétendra même que cette « güera » (blonde) se cache sous le passe-montagne du sous-commandant Marcos. Il n’en est rien, mais à sa libération, en 1998, elle est contrainte de quitter le Mexique. De retour en France, elle choisit une autre forme de combat : l’écriture. Véronica donne vie à Carla. Son double ? « Non, mon triple, mon centuple, car Carla est toutes les femmes. » Carla est aussi toutes les voix : au fil des chapitres, sur chaque nouveau rivage, Carla parle au nom d’une autre. Et le lecteur, pris dans le tourbillon, n’a d’autre choix que de se laisser emporter par les métamorphoses de Carla.
CARLA SUR LE RIVAGE de Véronica Trapez
© éditions Oh fonds !, 2008
ISBN : 978-2-1789-68-4
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