Je sors ce blog "livres" du sommeil, afin de déposer mes réponses au questionnaire que des amies libraires ont transmis au cercle de lecture dont je fais partie, après avoir dû y répondre elles-mêmes.
Ça vaut pour ce moment précis, un samedi gris de fin d'hiver lors duquel la fatigue me contraint au repos. J'ai eu beaucoup de mal avec l'unicité requise, et l'usage des pronoms personnels possessifs dans les questions ne correspond pas à ma façon de percevoir les choses. Alors j'ai répondu "au plus proche", comme souvent dans les questionnaires.
Le livre de chevet ?
"People who knock on the door", Patricia Highsmith
ex aequo avec "Notes de chevet", Sei Shonagon, impossible de les départager car types de lectures trop différents
Le livre qui vous a transportée ?
"Purge", Sofi Oksanen
Le livre qui vous a le plus surpris ?
Ce livre d'une romancière anglaise contemporaine, qu'une amie m'avait prêté en mode Tiens, toi qui aimes bien les livres d'Agatha Christie, tu devrais aimer et que donc je lisais comme un whodunit, sans un seul instant d'ennui tandis que les personnages s'invitaient à prendre le thé les uns chez les autres. Passé la moitié de l'histoire, toujours aucun crime, j'étais étonnée en me disant "trop forte".
En fait ce n'était pas un roman policier.
(J'ai hélas oublié le titre, l'autrice, et l'amie n'est plus de ce monde ; ce que c'est que de vieillir)
Le livre à mettre entre toutes les mains ?
"The Secret Diary of Adrian Mole aged 13 3/4" de Sue Townsend
Un essai / Un combat ?
"The radium girls", Kate Moore
pas exactement un essai plutôt un travail de témoignage / recherche mais qui défend les personnes qui meurent du fait de leur travail, alors que les employeurs sont parfaitement avertis du fait qu'ils les mettent en grand danger.
Votre grand livre américain ?
"The Ballad of the Sad Café", Carson McCullers
Votre essai ?
"La Condition littéraire. La double vie des écrivains", Bernard Lahire
Votre historien ?
Arlette Farge
Le livre liberté d’expression ?
"La famiglia grande", Camille Kouchner.
(La libération de la parole est une des facettes de la liberté d'expression)
Votre classique préféré ?
"Les Misérables", Victor Hugo
Une citation?
Le choc ?
"Enig Marcheur" de Russell Hoban, dans sa traduction par Nicolas Richard.
La déflagration ?
"Pukhtu", DOA
Un cri de rage ?
"Eurêka street", Robert McLiam Wilson
(même si c'est surtout dans ma tête, le côté cri de rage, et qu'il porte plutôt sur ce qui est antérieur)
Un cri de Joie ?
"Avril enchanté", Elizabeth von Arnim
Des larmes ?
De toute éternité : dans "Les Misérables" lorsque Jean Valjean vient chercher Cosette
Récemment : dans "La dernière place " de Nédar Djavadi lorsqu'elle relate le déroulé de sa vie à Paris entre le moment d'apprendre qu'un avion est tombé peu après son départ de Téhéran, mais qui allait à Kiev alors elle ne s'inquiète pas personnellement, et celui d'apprendre qu'une personne de sa famille s'y trouvait.
Les vers / vers que vous connaissez par cœur ?
"Pâle, ivre d'ignorance, ébloui de ténèbres,
Voyant dans l'infini s'écrire des algèbres,
Le contemplateur, triste et meurtri mais serein
Mesure le problème aux murailles d'airain" Victor Hugo, "À celle qui est restée en France" ("Les contemplations")
The livre graphique ?
"Kobané Calling", Zéro Calcare
Le livre noir ?
"Le Dalhia noir", James Ellroy
Le livre / roman d’histoire ?
"L'abolition des privilèges", Bertrand Guillot
Des vers / un livre à Voix haute ?
"À la ligne : feuillets d'usine", Joseph Ponthus
Le livre / roman féministe ?
"A room of one's own", Virginia Woolf
Un road-trip ?
"Sally Lockhart : La malédiction du rubis", Philip Pullman
Un livre réjouissant ?
"La daronne", Hannelore Cayre
Le prix du style ?
Toute La recherche du temps perdu, Marcel Proust
Le livre qui parle le mieux de la folie du monde ?
"Io, Ibra", David Lagerkrantz (sous le prisme très particulier de la vie de fous des joueurs de foot pro hommes, mais c'est une sorte de quintessence de ce qui est cinglé dans ce monde tel qu'il est)
Le livre qui parle le mieux de la beauté du monde ?
"Le mur invisible", Marlen Haushofer, quoi qu'en creux
et "Notes de chevet", Sei Shonagon mais je l'ai déjà cité dans une autre rubrique
Le livre à adapter au cinéma ?
"Le soldat désaccordé", Gilles Marchand (et je ne dis pas ça par effet de proximité)
Le livre / le roman de l’injustice ?
"Le quai de Ouistreham", Florence Aubenas
Le livre / Roman d’une vie ?
"Ernesto Guevara connu aussi comme le Che", Paco Ignacio Taibo II
Le livre qui a changé votre vie ?
Au moment de la pandémie : "Station eleven", Emily St John Mandel et "La constellation du chien", Peter Heller.
Grâce à eux, lus auparavant, le premier confinement pour nous s'est passé bien, nous étions préparés à ce qui nous attendait.
Auparavant : "Dragons", Marie Desplechin
"Le grand jardin", Francis Dannemark
et de façon indirecte "L'enfant d'octobre" de Philippe Besson, en raison d'une conversation de désaccord avec l'auteur à son sujet, et d'une conversation induite, plus tard, à un moment précis et dont je lui reste extrêmement reconnaissante.
Votre écrivain préféré ?
Je ne sais pas ou plus répondre à cette question.
Votre personnage préféré ?
Arthur Alderman (in : "People who knock on the door")
Votre Héros / héroine préféré ?
Marie Curie, dans les biographies qui lui sont consacrées.
Votre antihéros ?
Adrian Mole
Le livre qui vous a touché en plein cœur ?
("Orlando", Virginia Woolf, mais parce que Virginia Woolf a pour moi une place à part)
"Entre ciel et terre", Jón Kalman Stefánsson (mais toute son œuvre, en fait)
"Les années", Annie Ernaux (s'il faut n'en choisir qu'un)
Le livre sexy ?
"Jours tranquilles à Clichy", Henri Miller mais je ne suis pas persuadée que je le trouverais sexy s'il se déroulait ailleurs qu'à 60 mètres et 90 ans de chez moi.
Le livre d’amour ?
"Plage de Manaccora, 16h30", Philippe Jaenada
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