Tous ces temps-ciLe nombre de billets ici esquissés puis entassés en brouillon par manque de temps pour achever puis pour y revenir ne cesse de s'amplifier. Il ne manque souvent pas grand-chose mais vient l'heure de partir ou bien je suis interrompue ou encore une urgence m'appelle.
Je mène une vie de rêve.
Je l'écris ici pour m'en souvenir après. Le sentiment est très fort que ce n'est qu'une trêve. Je n'en ai jamais connues que de très courtes avant, deux été (1982 et 1998), une belle année (1989), mes débuts d'écrire et donc de vivre enfin (hiver 2003, printemps 2004 avant que mon père ne tombe malade pour la première grave et dernière fois).
Ça fait déjà 6 mois que je suis libre de travailler à ma guise et sur ce qui me va, que je tiens la meilleure forme physique que je n'ai jamais connue, que pas un jour n'est entièrement vain. Quand je pense aux 23 fois un an de jours ouvrés + avant, certains de ceux d'études qui étaient gaspillés à juste gagner son pain ou s'y préparer, j'ai le sentiment d'avoir sauvé ma peau et déjà suffisamment donné, comme un prisonnier qui aurait payé par une longue incarcération sa dette envers la société pour ne plus avoir à recommencer (1).
Pour autant les difficultés du passé, et pas seulement du mien, leurs séquelles, sont toujours là pour plomber ce qui pourrait ressembler de trop près à du bonheur. Je crois qu'il faut que je renonce à ce qui jadis faisait de moi une femme épanouie dés qu'elle sortait de "l'usine". Et que j'applique solidement le principe d'Edith . Tout en travaillant le plus vite et le mieux possible. Et sans scrupules à présent. Quand saurai-je oublier les lointains, les difficiles et les absents ?
(1) C'est utopique, je sais, je suis de la génération qui n'aura pas de retraite. Alors il faudra bien que je trouve un jour un nouveau moyen de subsistance
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