comme une image de l'année
Pourquoi cette photo ratée, (je n'ai pas eu le temps de faire la mise
au point), juste celui de dégainer, me parle-t-elle autant ;
j'y
vois sans doute l'image d'une année difficile que je quitte à grands
pas sans savoir où je pars, elle marche seule et je m'y sens,
terriblement, même en ne l'étant pas physiquement ; il y a, à peine
hors cadre un sens interdit, le passant est au rouge, mais elle avance
quand même.
Vers qui ? Vers quoi ?
La lumière est plutôt belle, mais elle ne durera pas.
[Clichy la Garenne, rue de Paris, croisement Barbusse, lundi 24 décembre 2007]
arabesques
Je pars à la piscine en pleurant, j'en reviens pour une fois dans le même état : elle était fermée.
Et puis le soleil, un mur, une ombre ; une miette, un éclat de cette indépassable poésie qu'évoque Richard sur Avant la lettre. Ma photo ne lui rend hélas pas justice. Ça faisait du bien. C'était beau. Mon âme douloureuse, deux jours après s'en souvient.
[Clichy la Garenne, rue Valiton, dimanche 23 décembre 2007]
banlieue, 38 ans après
C'est une photo de photo de mauvaises qualités (l'une comme l'autre)
aux couleurs passées (celles-ci d'ailleurs fort bien restituées).
Pourquoi
en regardant cette image d'un jour pourtant qui fut de fête (on
baptisait ma petite soeur), j'ai tant de tristesse et de rage au coeur
? Un si fort sentiment de déraillement depuis 2 ans ? Pourtant j'ai
réussi à (re)gagner la ville, là où la vie est, et à arracher tous ces
lambeaux de conformismes et conformités. Sortir des marges balisées,
gagner un centre libéré, à contre-courant d'une époque normative,
déculturelle et rencultée (et après ça je m'étonne de n'y pas arriver à
présent que je suis seule, au milieu du guet, épuisée, syndrome du
saumon).
[Taverny, mardi 25 décembre 2007, photo d'une photo de 1969]
J'en aurai croisés tant
de ces nulle parts parfaits
où le gris se complait.
[Sevran Beaudottes, sortie gare, mercredi 26 décembre 2007 fin froide de matinée]
de l'usage des colonnes
et dire qu'à leur construction tant de gens avaient tempêté pour empêcher ce "sacrilège", que leur auteur même voudrait les faire abattre parce que leur entretien laisse à désirer, alors que tous sont si contents de s'y amuser, les grands comme les petits. L'art n'est pas l'oeuvre mais ce qu'on en fait.
[Paris, Palais Royal, colonnes de Buren, ce matin - 28/12/07 -]
se mettre au parfum
Puisqu'au Palais Royal, nous y effectuons un tour des vitrines mystérieuses.
Une éternité que je ne l'avais pas fait. Je n'y (re)connais rien.
Mon fils s'interroge, c'est quoi, ça ?
Je
pense à un alcool fin et fort. Un nom dans la vitrine, en pas très
gros, tout en bas Serge Lutens. Je me souviens alors qu'il s'agit de
parfums et le lui dit.
Le voilà satisfait. Mais je reste troublée,
car c'est quelque chose que moi aussi j'ignorais (1). Tout s'est passé
comme si on m'avait communiqué la réponse, comme si mon cerveau avait
été connecté à un moteur de recherche interne, comme si un(e) ami(e) me
l'avait soufflée. Est-ce qu'à force de me glisser dans la peau des
personnages qui sont à écrire, j'aurais attrapé accès à la mémoire des
autres ? Serais-je devenue dingue à force de pleurer ?
(ce n'est
pas la première fois que ça me le fait, mais de façon aussi claire et
nette si (je ne connais rien en parfums, fors les livres d'une amie
mais qui portent plutôt sur ceux d'un lieu, d'une ambiance, rien des noms commerciaux))
[Palais Royal, Paris, vendredi 28 décembre 2007, en fort bonne compagnie]
(1) et c'est mieux ainsi, le prix du moindre flacon vaut entre 1 à 3 de mes journées d'usine. Je me suis renseignée depuis.
route du jour où j’étais allé le voir (suite) 29 décembre 2007 21:22,
Une semaine déjà plus tard ; entre temps acheté sur l’internet ses livres que j’avais lus en bibli. Ceux des vendeurs qui sont des personnes privées ont (presque) tous ajouté un (petit) mot à leur envoi.
Voir en ligne : chemin cherché
des gens pressés et leurs paquets
Pour une fois j'ai recherché l'effet fait et n'en suis pas mécontente.
Il résume bien l'ambiance du moment.
L'an passé j'avais su me tenir en dehors de la fièvre acheteuse par nécessité physique (et financière ?) : j'allais trop mal pour m'occuper de cadeaux en série. Cette année je l'ai fait sciemment par refus de l'effet d'entraînement consumériste généralisé. Déléguer ce qui peut l'être, s'y prendre à l'avance et à mesure pour le reste, attendre après les fêtes pour ceux qu'on n'y verra pas. Retrouver le plaisir d'offrir quand ça cesse d'être un exploit de bousculade ridicule ou un tourment d'envois qui n'arrivent pas.
[place de l'opéra, samedi 29 décembre 2007, à la tombée du soir]
stairway to heaven
[Clichy la Garenne, collège Van Gogh, dimanche 30 décembre 2007]
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Rédigé par : Azepigue | 16/10/2013 à 18:22