C'était un grand bonheur, avoir enfin pu venir assister à ce que Mathieu Simonet contribue à organiser. Ce sont le plus souvent de belles, très belles idées. Une façon de glisser de la poésie dans la ville. Davantagechez Mathieu.
Il s'agissait en plus de football dans un contexte de banlieue. Forcément je me sentais à l'aise avec ça. Si le foot est une passion d'enfance et que j'ai décroché depuis longtemps de la partie "grand business et actualité", j'aime toujours jouer, j'aime quand il a le côté convivial, qu'il est joué avec joie et sans brutalité.
Et c'était bien l'ambiance de ces matchs en salles, d'autant qu'alternaient ceux de filles et ceux de garçons, et que comme on dit, Il y avait du niveau. Beaux gestes techniques. Élégance. Il y avait même de quoi plaire à un non-initié.
Le petit bonheur, enchassé dans le grand fut une démonstration de cécifoot. J'en avais déjà entendu parler, tout en me demandant Mais comment font-ils ?
Je le sais à présent.
Pour résumer à gros traits :
- le ballon est le même que pour le football des voyants mais contient des grelots.
- le goal est voyant et parle beaucoup.
- les gars ont des paroles de repère, codifiées, ils émettent en permanence des sons proche des onomatopées afin d'indiquer où ils sont et avec quelles possibilités (démarqués pour recevoir une passe par exemple)
- sur les coups de pieds arrêtés près des buts les joueurs ont un assistant qui leur matérialise la cage par des paroles et des sons, axe, montant gauche, montrant droit puis à nouveau axe.
Pour ce dernier cas nous avons eu droit à une démonstration formidable de la part de deux joueurs de niveau national (1), qu'ont complétés deux joueurs professionnels (ou ex mais récents) qui disposaient de leur vue mais essayaient en endossant le bandeau règlementaire des joueurs de cécifoot (2) de procéder comme leurs collègues mal- ou non-voyants, afin que l'on constate (les premiers donnaient une impression d'aisance très trompeuse) combien c'était difficile, même pour des joueurs excellents.
Ç'aura été pour moi un formidable bonheur, et le rappel d'une grande leçon. Il faut autant que possible (3) dans la vie s'acharner à repousser les limites qui s'imposent. On a parfois de beaux résultats.
(Vous vous verriez, vous, courir sans y voir tout en maîtrisant un ballon par vos pieds ?)
Merci encore Mathieu, pour ce très beau dimanche.
(1) Je n'ai hélas pas su retrouver leurs noms.
(2) Afin de mettre à égalité ceux qui voient mal mais perçoivent des trucs et les autres qui ne voient rien du tout.
(3) Je sais que ça n'est pas toujours le cas.
[photo : deux joueurs de cécifoot au repos (mais je n'ai pas leur nom)]
billet publié dans le cadre des Bonheurs du Jour.
C'est l'amie Kozlika qui a lancé le mouvement et le lien vers tous les bonheurs (pour s'inscrire c'est par ici- grand merci à Tomek qui s'est chargé du boulot -)
Chez Couac : Bonheur du jour 11 (avec en guest star un boulanger qui sait dire Je vous aime aux gens)
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