(bonheur du dimanche 21 février 2016) J'ai hésité pour le bonheur de ce dimanche de février :
- L'interview de mon amie Florence au sujet d'Umberto Eco (mais j'ignore combien de temps restera en ligne la vidéo)
- Les bonheurs de retrouvailles dus à mon lent travail de récupération du fotolog : la résidence Alsace à Lille, la présence persistante de Virginia Woolf, une photo alors anodines devenues précieuses du fait des changements, le rappel par photos interposées que les deux personnes qui m'ont fait tant de mal ont quand même globalement eu un effet bénéfique sur ma vie vouée sans eux à un métro-boulot-dodo ou pire chômage-dodo sans autre horizon que la mort sans avoir vraiment vécu. J'en ai bavé, c'était rude, ça n'est pas terminé, c'est un combat, mais au moins ça pulse, je vis, je ne suis pas éteinte, je me débats et quand bien même les épisodes précédents se sont mal terminés pour moi, je suis loin d'avoir déposé les armes et le travail d'écrire se fait au moins ici.
Mais en fait le vrai bonheur fut d'aller à la librairie avec l'homme de la maison, d'y faire connaissance avec un jeune couple formidable (celui que je vais remplacer et sa compagne), avec le mari de ma future employeuse, de regarder Paris vu de là-haut et de me dire que je tenais peut-être enfin à nouveau (1) ma place au monde, une place où je serais utile comme j'aime à être, c'est-à-dire aider les autres, rendre les gens heureux si je peux. J'ai été heureuse de voir les deux hommes parler boulot, et le plus jeune être à la fois un peu triste de quitter et des étoiles plein les yeux quant à sa nouvelle vie potentielle.
Ce jeune couple m'a fait un bien fou : dans le monde à nouveau dur (j'ai l'impression d'avoir vécu une époque de rêve entre 1965 et 1982 - dès que je réfléchis me reviennent la mémoire de ce qui se passait au Vietnam et au Cambodge et en Chine, ainsi qu'en France aux fermetures de mines, à la sidérurgie, et je me dis que c'est très égoïste de penser ainsi -) des amoureux peuvent encore faire de beaux projets, choisir de se contenter de peu, prendre le risque d'être ailleurs les étrangers.
Le bonheur du jour, c'était ça : un lieu chaleureux, l'amour qui existe encore, et la survivance possible de gens de bonne volonté.
Ça n'est pas rien.
(1) Je m'y sentais à Livre Sterling, comme je me suis sentie chez moi à Bruxelles entre août 2008 et juin 2013.
billet publié dans le cadre des Bonheurs du Jour.
C'est l'amie Kozlika qui a lancé le mouvement et le lien vers tous les bonheurs (pour s'inscrire c'est par ici- grand merci àTomek "qui s'est chargé du boulot -)
Chez Couac hélas pas de bonheur 38
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