Le bonheur du jour aura donc été de lire le JO (ou du moins son sommaire).
Le dernier JO en papier
En étant entourée des gens qu'il fallait.
(en particulier de l'heureuse possesseuse (?) de cet exemplaire historique)
En ayant appris d'où venait l'expression "22 !" pour avertir qu'arrivait quelqu'un dont il fallait se méfier. Ainsi que le glissement de l'expression "dorer la pilule" qui n'a pas le même sens selon qu'on se la dore ou qu'on se la fait dorer (1). Ou que les abus qu'on multiplie lorsqu'on procède à des coupes sombres qui devraient être claires (à moins que ce ne soit l'inverse, ce qui dans notre société en lutte contre le consumérisme reste assez fréquent).
Il y eu deux bonheurs complémentaires :
- En bibliothèque celui-ci. Mais hélas il ne donnait droit qu'à la considération des gentils bibliothécaires (toute) ;-)
- En rangeant des cartes que j'avais rapportées par manque de temps pour les envoyer de là-bas de ma Normandie, m'apercevoir que je les avais logées dans un sachet qui vivotait sur place et sur lequel dix ans plus tôt j'avais noté en hâte le téléphone d'une nouvelle amie, laquelle avait participé comme moi à l'Hôtel des Blogueurs et qui en fin de jeu une fois nos identités révélées avait pris la peine de m'appeler pour me féliciter et me remercier de la prestation de mon personnage dont l'incarnation l'avait stupéfiée.
J'ai perdu le souvenir de ce que je lui avais répondu. Pas le numéro.
(Ni non plus la sensation d'une infinie stupéfaction, puis plus tard, d'être très touchée avec une sorte de trac rétrospectif)
En revanche je n'ai plus idée de ce que signifie ce "Carminiano" devenu entre-temps pour moi mystérieux.
Last but not least : deux cartes de vœux, l'une magnifique de la part de quelqu'un avec lequel j'ai tant aimé travailler, l'autre d'une amie pour laquelle, sans nouvelles alors qu'elle est très régulière je commençais à m'inquiéter - mais ouf il ne s'agissait que d'une date limite de travail à rendre, ce qui à son âge est remarquable et pour moi hautement réconfortant -.
Si je continue l'année sans parvenir à descendre en dessous de trois ou quatre bonheurs du jour par jour, c'est qu'elle aura été rudement bonne, me dis-je avant de raccrocher (2).
Ajoutons donc pour faire bonne mesure une petite contrariété : il semblerait qu'à l'occasion de la fouille d'entrée de la BNF j'ai égaré le petit mouchoir vert que m'avait tendu une inconnue dans le métro bruxellois le 17/02/2006. Il était encore en bon état près de dix ans plus tard. Elle avait fait le geste juste, celui qui permet à quelqu'un en perdition d'attendre un peu avant de définitivement renoncer. Mais peut-être que cette perte d'un léger symbole est le signe de la fin d'un cycle de grande désespérance dans ma vie. Et que je l'ai semé parce que j'en suis sortie. Il est évident que les motifs de désespérer ont depuis un an radicalement changé. Qu'il est grand temps que je sorte enfin complètement de ce total contre-emploi, ce que le contexte général ne favorisera pas.
(1) Amis non francophones de langue parentale, accrochez-vous. Parfois, rétroactivement, j'admire soudain mon père (venu de son pays, et comme il maîtrisait les expressions idiomatiques)
(2) Oui, vous savez, comme avec les téléphones d'antan.
billet publié dans le cadre des Bonheurs du Jour.
45 grammes chez l'amie Kozlika qui a lancé le mouvement et le lien vers tous les bonheurs (pour s'inscrire c'est par ici - grand merci à Tomek qui s'est chargé du boulot -)
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