Vers 8h45 ce matin je savais déjà que je tenais mon bonheur du jour.
Notre entraîneur habituel à la piscine était absent, son remplaçant n'avait pas la clef de l'entrée principale. Nous avons dû entrer par un accès réservé en temps normal au personnel, un mini parking où ils peuvent se garer.
Il se trouve que les stations vélib de ma ville étaient à nouveau saturée et que je n'ai pas pu poser le vélib qui m'avait permis d'arriver.
Je l'ai donc accroché à l'une des grilles du mini-parking.
L'entraînement achevé, le temps de se rhabiller et que je fasse tout le tour par l'extérieur - l'accès normal ayant été rétabli à l'arrivée d'autres personnes qui travaillent là -, la porte du petit parking avait été fermée. J'ai donc dû refaire le tour et tenter de trouver vers l'accueil un des gardiens, quelqu'un et qui ait la gentillesse de m'aider.
J'ai eu cette double chance, que quelqu'un soit là et qu'un de ses collègues accepte d'aller m'ouvrir.
C'est alors qu'il m'a demandé si j'avais déjà visité la piscine, l'intérieur. J'ai répondu non.
- Venez, venez m'a-t-il dit joyeusement.
Et j'ai ainsi eu parce qu'un des accès au parking était plus rapide par la salle des machines droit en tant que membre du club de natation à une brève (il ne fallait pas qu'il interrompe son travail) visite guidée du cœur de l'établissement, là où l'eau se prépare et se contrôle. Quelque chose de entre la salle des moteurs d'un cargo (1) et celle des alambics dans une distillerie. L'homme que je croise régulièrement depuis des années était tout heureux de m'expliquer un peu de son travail, la partie qui n'est pas que le nettoyage des lieux, la partie "pilotage" si l'on veut.
Depuis le temps que je nage au club, c'était la première fois que j'avais le privilège d'entrevoir les coulisses. J'étais heureuse.
Sans compter que j'ai pu rapidement libérer le vélo et repartir sans tarder vers la suite de ma journée.
Il y a eu un autre petit bonheur : c'était d'être recontactée après un entretien d'embauche que j'avais passé peu avant Noël, que ma candidature semble toujours intéresser, et que j'ai ressenti une petite bouffée d'énergie à l'idée de peut-être pouvoir prochainement tenter ma chance dans un environnement hors normes. C'est pas tout à fait gagné et c'est ce qui me plaît. Le fighting spirit, un temps entamé par l'horreur du 7 janvier, le deuil, les à-côtés désespérants, la réactivation consécutive d'un chagrin antérieur, puis alors que ça allait mieux, l'horreur collective à nouveau, est bel et bien revenu.
(ma légère crainte étant qu'avec mon côté Forrest Gump, l'endroit ne se retrouve à un moment donné peu après au cœur de l'actualité, car hélas il s'y prête, mais c'est passablement irrationnel de le penser)
(1) Non que je fréquente beaucoup les cargos dans ma vie quotidienne mais j'ai vu un film dans lequel jouait Anders Danielsen Lie qui s'y passait beaucoup, dans la salle des machines mêmes.
[photo : les chaussures laissées dans les casiers à l'entrée des vestiaires du club (hé oui, les pompiers viennent eux aussi s'entraîner)]
billet publié dans le cadre des Bonheurs du Jour.
Oh la la chez l'amie qui a lancé le mouvement et le lien vers tous les bonheurs (pour s'inscrire c'est par ici - grand merci à Tomek qui s'est chargé du boulot -)
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