RER C station Bibliothèque François Mitterrand peu avant 12h30, une femme entame à quelque pas de moi la montée des marches, "Madame, madame !' appelle avec énergie une jeune femme de banlieue et elle s'avance au bord de la porte du plus proche wagon, tenant entre ses mains un chapeau laineux, la femme se retourne alors, la plus jeune sans quitter le RER, ça sonne, les portes vont fermer, lui envoie l'objet d'un geste précis et l'autre l'attrape au vol, comme si elles avaient longuement répété, travaillé l'enchaînement.
- Merci beaucoup, merci !
Et chacune s'en est retournée dans sa vie.
Gare Satin Lazare, à la remontée de la 14 là où tout droit on entre dans la gare et vers la gauche on remonte à l'air livre par la bulle. Il est 22h30 environ. L'homme qui marche devant moi voit son chemin soudain coupé par un autre type de même allure, lequel arrivait par sa gauche et qui l'entraîne dans une sorte de passe de rock presque un peu. L'autre est surpris, j'ai à peine le temps de penser, C'est une belle façon d'esquiver une bousculade lorsque l'on est lancé et qu'il est trop tard pour s'éviter, que les deux hommes éclatent de rire, ils se connaissaient, s'étonnent de se croiser là, Alors comment tu vas ? Meilleurs vœux, bonne année !
Le sourire qu'ils m'avaient collé avec leur joie de retrouvaille et ce pas de danse esquissé m'est resté jusqu'au train.
J'écrirais volontiers une comédie musicale qui s'appellerait "Une journée (à Paris)" et qui serait les petites scènes chantées et dansées dont une personne avec une vie moyenne, rien qu'au cours de ses déplacements quotidiens, serait témoin. Voilà que j'en ai déjà deux séquences et quelques pas. Manquent les ritournelles et une structure narrative. J'y réserverai un rôle de vieille dame indigne et magnifique à Catherine Deneuve.
Et mon rêve du 4 janvier 2009 de prendre avec elle le thé et de rire à gorges déployées deviendrait réalité.
(et à part ça malgré quelques oscillations de moins bien au cours de la journée, on dirait que j'ai dégagé une partie de l'offensive de petite santé de la veille, ça va tout de suite mieux quand on va mieux ;-) )
PS : Il y eut d'autres bonheurs, ce fut une bonne journée, comme un déjeuner entre amies, une session de BNF pour une fois délibérément de détente, et chez Charybde une rencontre avec Vincent Message au sujet de son nouveau roman qui a l'air bien vu, et de pousser remarquablement à la réflexion sous des dehors narratifs qui se tiennent ; mais ils peuvent, je l'espère, se reproduire. Alors je donne la priorité aux petits bonheurs surprenants.
Il y eut aussi la joie enfantine de l'homme de la maison à qui j'ai rapporté une haltère prise marteau de 8 kg (4 x 2) trouvée dans la rue et qui s'est empressé de la tester (mais non c'est pas lui, c'est pour donner l'idée de l'idée qu'il en avait). Mais bon, pour le coup ça serait à lui de l'écrire, ce petit bonheur là, qui me reste un tantinet mystérieux même si c'est en pensant provoquer chez lui une réaction de cet ordre que j'ai joué les brocanteuses
billet publié dans le cadre des Bonheurs du Jour.
Coleslaw chez Kozlika qui a lancé le mouvement et le lien vers tous les bonheurs (pour s'inscrire c'est par ici- grand merci à Tomek qui s'est chargé du boulot -)
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