Voilà, c'est fait (marathon réussi)

 

    Deuxième tentative, première réussite, même si je suis déçue par mon temps, puisqu'à partir du 29ème km j'ai alterné marche et course.

Pour autant : tout s'est passé pour le mieux, zéro moment de doutes (Je savais qu'au pire en marchant je terminerai), une orga parfaite et ma petite orga personnelle au sein de la grande orga réussie aussi : les ravitos, l'hydratation, les pauses pipi (1).
La météo était absolument idéale : ni trop chaud, ni trop froid, pas de pluie, du gris et un peu de soleil, exactement ce qu'il fallait. Une petite brise pas de grand vent.

L'ambiance était bonne même si j'ai été bousculée plusieurs fois par des hommes déboulant de l'arrière (donc sans que je puisse les esquiver) : soit ils me voyaient plus fine que je ne l'étais soit ils s'estimaient moins gros qu'ils ne le sont en réalité. Et une meneuse d'allure au départ, probablement peu habituée à porter une flèche (appelons ça comme ça) a eu de derrière moi un mouvement pour se pencher (comme pour renouer un lacet), manquant de très peu de me cogner avec la hampe de l'étendard. Ç'eût été un DNF peu banal : assommée par une meneuse d'allure peu après le départ.

Je me suis régalée de Paris, Paris de long en large, d'un Bois à l'autre.
La seule ombre au tableau aura été des flashs de lumière, vers le 29ème km dans un des tunnels des voies sur berges, alors que je commençais à ressentir la fatigue, l'animation qui dans ce tunnel était constituée de flashs lumineux et forte techno a failli me mettre à terre et à partir de là, craignant la défaillance je n'ai plus oser forcer et me suis contentée d'alterner marche et course.

Big up à Corentin de la bande à Cerno qui était sur le bord de la route comme un miracle, juste après et qui, trottinant un temps à mes côtés m'a aidée à repartir.

Note pour une prochaine fois : effectuer un premier semi moins conservateur, me munir de lunettes de soleil pour me protéger des flashs tunnels, sauter un ravito sur deux pour le solide - Je me sentais un peu gavée de bananes sur la fin - et éviter les stands boissons électrolytes : en boire m'a juste ... assoiffée.

Et puis je sais désormais que je peux compter sur moi, sauf défaillance inattendue, jusqu'à 30 kilomètres, que c'est une distance qu'en allant à mon rythme je parcours désormais sans avoir à trop puiser. 

Je sais également qu'en alternant marche et course je peux parcourir 50 km dans une journée (2). Ce qui signifie qu'en six jours je serais capable de rallier #MaNormandie. Cette pensée me rassure : sans transports, sans matériel particulier, seulement de l'eau et quelques vivres, ça pourrait être envisageable.
Parfois je me demande si je ne me suis pas lancée dans le triathlon afin d'être capable de fuir ou rejoindre. L'air sombre des temps gagne même le sport.

En attendant, c'est bon, je suis marathonienne.
Achievement unlocked.
Et grand merci @Tarquine, @mgzallp et à Pablo the runner, qui m'avaient montré la voie quand je la pensais inaccessible pour moi. 

PS : Last but not least, non seulement terminé sans problème mais en une soirée, les douleurs aux jambes avaient disparu, dès le mardi soir dans l'absolu j'aurais pu recourir (bon OK j'avais eu le lundi une séance de kiné, grand merci au praticien efficace), et ne restait que la fatigue générale à écluser.

(1) Le marathon de Paris est nickel équipé niveaux toilettes partout. Pas d'angoisses à avoir de ce côté-là.
(2) J'en ai fait 48 en comptant les trajets pour me rendre du domicile au départ et de l'arrivée au domicile. J'aurais pu sans problèmes continuer à marcher.


Produit précis

 

    Je cherchais un petit produit de nutrition précis, en prévision du marathon de Paris. Jadis on ne trouvait en supermarché de façon courante. 
Aujourd'hui je disposais d'un jour de récup / travail salarié, je me suis dit qu'il était temps de faire les derniers achats en vue de la course (pansements contre les ampoules, derniers gels, ...), j'ai donc cherché aux alentours dans les supermarchés voisins.
Je suis allés dans cinq lieux différents, le produit existait dans trois d'entre eux, mais pas sous le conditionnement adapté à une séance de sport.
Je viens de capituler et de le commander sur truczone, auquel j'essaie d'avoir le moins recours possible.

Force est de constater, peut-être parce que je vieillis et que lorsque je cherche un produit précis (1) c'est souvent quelque chose qui existe depuis un moment et est devenu entre temps moins courant, que je ne le trouve plus que là.

Il en est de même avec bien des livres aux publications peu récentes, que je cherche d'occasion. Il est parfois difficile d'échapper à l'enseigne américaine monopolistique et les vendeurs qui passent par ses services. Je pourrais sans doute faire mieux (avoir encore moins recours à eux) si je parviens un jour à l'âge de la retraite et en bonne santé (2). Il n'empêche que dans pour l'instant pas mal de cas, ils sont la seule ressource disponible pour quelqu'un qui travaille à temps plein et cherche un produit précis.

On en est (toujours) là.

 

(1) Pour la plupart des éléments de la vie courante, je m'adapte. Mais pour certaines choses ... je cherche certaines choses. 
(2) Je reste motivée, je tente d'abord ma chance ailleurs. Ainsi un soir récent j'ai quitté le boulot littéralement en courant pour traverser Paris pour aller chercher un livre en italien dans la bonne librairie, où je suis arrivée 4 minutes avant l'heure théorique de fermeture, jouant le rôle de la pénible cliente de dernière minute qui met en retard les libraires pour l'accès à leur temps de vie personnel. 


Réveil Palles

 

    Nous avons été tirés du sommeil réparateur du dimanche matin par un bruit très très proche de palles d'hélicoptères en stationnaire et qui semblait au dessus de nos têtes.

Ma première pensée, calme et fataliste aura été : La guerre, déjà ?!
Puis de me demander s'il ne s'agissait pas de La grande course du grand Paris et qui aurait été filmée ou surveillée. Mais c'était vraiment trop stationnaire.
Quoi qu'il en était, j'ai choisi de commencer par prendre mon petit-déjeuner car s'il y avait à agir ça serait moins compliqué en ayant mangé et en s'étant habillée. 
Cet épisode m'a d'ailleurs confortée dans le fait que dormir avec des vêtements de sport détournés en vêtements de nuit, est décidément une bonne, confortable et pragmatique solution. J'aurais pu sans problème dévaler les escaliers et filer en courant avec ce que j'avais sur le dos tee-shirt, sweat-shirt et pantalon de survêtement (qui ne me sert qu'à la maison, ma chi lo sa).

Par les fenêtre on ne voyait rien, ça devait être vers le nord-ouest et juste au dessus.
Le son était assourdissant.

Je me suis alors souvenue que nous avions vu des panonceaux qui indiquaient la fermeture totale du tronçon voisin de la rue Henri Barbusse pour mise en place d'un pylône en ce dimanche matin. Et nous avions pensé à une grue mobile, mais l'hélicoptère devait faire partie du dispositif. Obviously.
J'ai été un peu dépité de trouver la confirmation sur ex-Twitter et pas ailleurs. C'est encore là en ce début d'année 2025 - et sans doute aussi sur Tik-Tok -, que l'on peut trouver les infos de type Mais qu'est-ce qui se passe ?

Le bruit envahissant n'a heureusement pas duré longtemps et je me dis ce soir que nous avons eu droit à une sorte d'exercice préparatoire à ce qui nous attend probablement, à savoir, quelques guerres, ou quelques catastrophes climatiques. 
Nos réactions auront donc été : pour l'un de se dire C'est quoi ce bruit et se rendormir ;
pour l'autre (mézigue) d'identifier immédiatement de quoi il s'agissait et de se dire, prenons le petit-déjeuner et on verra après.
En cas de péril réel imminent, il ne faudra pas trop compter sur nous.


Au bal

    Probablement deux collègues repartant de leur travail, et qui prennent en même temps que moi qui reviens du mien, le métro.

L'homme dit paisiblement et joyeux à la perspective du week-end : 

- Ma femme et moi nous aimons danser, alors nous allons à des bals.
Il explique qu'il y en a partout, que l'ambiance est bonne, évoque un bal de la poste, des lieux sympathiques, des salles des fêtes.

La collègue s'intéresse et pose quelques questions. 
Nous n'allons pas du même pas et je les perds de vue, et ne les entends plus.
Mais la connexion a eu lieu et je pense à mon père, quand il évoquait les bals, à Paris, peu après son arrivée d'Italie. 
Il parlait parfois des bagarres qui s'ensuivaient. Et qui avaient l'air de beaucoup l'amuser, rétrospectivement, ce qui laissait perplexe l'enfant que j'étais. En tant que fille, je ne pouvais comprendre ce qu'il y avait de drôle à se taper dessus (1).
En attendant, il aimait beaucoup danser et était un excellent cavalier (au sens danseur s'entend).

Très vite les tracas majeurs du monde et (pour l'instant) mineurs de ma propre vie ont repris le dessus dans ce que j'avais à faire et le fil de mes pensées. Mais j'éprouve de la gratitude pour ces passants dont la conversation m'a offert une parenthèse heureuse.

 

(1) C'est un des rares points sur lesquels je n'ai pas l'impression d'avoir subi une injonction sociale en tant qu'être humain féminin, mais que du simple fait de n'être pas un garçon je tenais une perplexité absolue face au fait que les copains entre eux se montraient sans arrêt prêts à en découdre, hors d'un cadre sportif (2). En même temps j'aimais bien quand mon père m'apprenait des rudiments de boxe. Mais davantage pour le côté défensif.
(2) Dans un cadre sportif, un match de boxe, une compétition de judo ..., je pouvais admettre. 


Vie moderne

    Par la grâce des boîtes à livres, et d'être sortie au bon endroit au bon moment d'une séance de kiné, faite après le boulot, me voilà l'heureuse détentrice d'une édition ancienne (119 ans ?) d'un ouvrage de science fiction publié initialement en V.O. en 1898.
Cet exemplaire avait eu pour précédent détenteur un éminent cardiologue, décédé en son grand âge.

Rien de tout cela n'aurait été possible à la fin du siècle précédent : ni boîtes à livres, ni moi allant chez le kiné, ni personnes qui se débarrassent des livres en pensant qu'ils sont sans valeur, ni l'internet grand public pour que je puisse faire des recherches sur le nom de possesseur calligraphié en pages de garde.

L'ouvrage, fort jauni, aux pages découpées par son premier lecteur, porte une mention de date MCMVI mais je doute que ça soit la date de la présente édition dont il est précisé qu'elle est la neuvième. Il est soigneusement couvert de papier cristal et valait alors 1,50 (Je suppose anciens francs). Si l'édition est bien de 1906, le convertisseur de l'Insee ça ferait 685 € de 2024. Ce n'est bien sûr pas la valeur actuelle du vieil ouvrage. 
Qu'achetait-on en 1906 avec 1,50 Francs ?
Le futur cardiologue avait alors 10 ans. Était-ce un cadeau d'anniversaire, de Noël ? pour un enfant de 10 ans dont les parents connaissaient une relative aisance (suffisante pour lui permettre de faire de longues études quand elles étaient très rares). 

Si j'étais retraitée, entre ce soir et la fin du mois, sur ces points de départ je bâtirai un roman, qui ne serait certes pas un chef d'œuvre de la littérature, mais pour des personnes soucieuses de s'extraire de l'emballement actuel de la marche funeste du monde, un moment de suspension hors du temps. Et il aurait ce même effet salutaire pour moi qui l'écrirais. 

 


Les cinq ans du premier confinement

 

    Je lis des billets sur les blogs amis, et j'en entends parler ici ou là. Hé oui, le premier confinement, le vrai celui où nous fûmes consignés à la maison c'était il y a cinq ans.
Comme toujours avec les durée, je suis stupéfaite. Cinq ans, déjà ! 

En plus que ça veut dire que ça fait cinq ans que je suis dans le #NouveauBoulot, qui n'est donc plus si nouveau que ça. Je n'ai vraiment pas l'impression d'avoir tant d'ancienneté dans le poste. Il faut dire que comme les innovations sont permanentes, les changements de configs et les contraintes (Ah Chorus pro et ses charmes, Ah le Pass Culture ...), nous sommes sans arrêt en train d'apprendre.

Concernant le premier confinement, nous avions eu la chance ... d'avoir eu des malheurs les années d'avant. Dont pour Le Joueur de Pétanque et moi les décès chacun de nos parents survivants, et pour moi la perte d'un emploi formidable (mais la librairie dans la rue avait dû fermer, pour devenir un peu plus tard un corner à ground control où ma présence n'était pas requise, ni un salaire payable), la recherche d'un autre, une tentative de reprise qui n'était pas raisonnable avec les moyens financiers dont je disposais, une période épuisante dans une maison de la presse et mon incapacité à vendre du tabac (1). Une période vivifiante comme libraire volante mais très insuffisamment rémunératrice. Et puis cette annonce à laquelle je réponds, pour mon job actuel et début mars 2020, les entretiens.

Je suivais les infos italiennes depuis le départ du Fiston pour une colocation, dans la même ville que nous. L'accès aux chaînes italiennes était payant chez notre opérateur et c'était mon auto-cadeau de consolation pour supporter le vide laissé par son départ. Ça m'a donné un coup d'avance, j'ai tout vu venir, j'étais mentalement préparée.

Je me souviens d'avoir passé un jeudi après-midi un premier entretien, en toute détente grâce à deux amis, dont l'un était venu d'Espagne aller-retour dans la journée ou presque, car il avait pigé que c'était le dernier moment possible, et l'autre nous avait bricolé un petit déjeuner délicieux, à la bonne franquette. Et l'entretien après ça était passé crème, je me disais que l'amitié existait et était quand même un sacré bon socle dans la vie.
Puis il fallait deux autres entretiens et ils furent casés le lundi avant la déclaration du Président Macron qui aller donner à chacun jusqu'au mardi midi pour aller se caler quelque part et n'en plus bouger.

J'ai pu voir les amis Franck et Kozlika en leur balcon en repartant (à vélo), car mon potentiel futur boulot était à peine un peu plus loin que le coin de leur rue.

Puis ce fut un peu Conseil de guerre familial car que faire ? Au bout du compte notre fille nous a envoyé en Normandie. Elle se trouvait en situation de devoir télétravailler et l'appartement était trop petit et encombré pour trois adultes dont une devrait bosser. Le joueur de pétanque allait se trouver en chômage partiel, et moi dans l'attente de savoir si les entretiens avaient été positifs. C'était déjà OK en gros mais j'attendais la confirmation officielle. Nous étions convenus que la date de début de mon contrait serait ... quand nous serions libérés.
Nous avons embarqué nos affaires essentielles, de la bouffe pour 14 jours (pour éviter de faire les courses à l'arrivée et de risquer d'importer le Covid là où nous allions), et zou.

Ce fut une période inquiétante car nous avions peur les uns pour les autres, que des personnes que je connaissais perdaient leurs parents, ou leurs grands-parents, où tombaient malades et restaient un paquet de jours sans plus donner de nouvelles. 
Je me souviens qu'étrangement, moi qui suis plutôt de santé fragile, ou en tout cas plus jeune l'avait été, je n'étais pas spécialement inquiète pour moi-même. Ou alors, fataliste.
Plus tard, nous avons appris que nous l'avions sans doute attrapé dans les semaines qui précédaient, car l'époux avait dit avoir été fortement fiévreux et avoir perdu l'odorat et le goût pendant 48 heures. Mais il avait juste eu l'air enrhumé, et à part l'état fiévreux ne s'était plaint de rien. À la suite j'avais eu un rhume, comme l'hiver j'ai une fois ou deux. Une grande fatigue comme j'ai presque tout le temps, à peine un peu pire. C'est seulement quand il avait été question du symptôme spécifique d'être sans odorat ni goût, que monsieur s'était dit, Mais c'est ce que j'ai eu ?!

Partant de là et donc avec cette réserve de l'inquiétude pour les autres, nous avons vécu notre meilleure vie. Pour la première fois de ma vie d'adulte j'ai disposé de deux mois de mon temps, à ma main, entièrement. Pour la première fois, nous avions l'époux et moi une vraie vie conjugale : du temps ensemble qui ne soit pas du temps avec des choses à faire, mais bien du temps où nous pouvions ensemble faire ce qui nous semblait bon. Ensemble, nous étions heureux, tout simplement.
J'ai débroussaillé le petit jardin, lui ai créé un mini terrain de pétanque. J'ai trié une foule d'objet.

Et grâce à une voie verte qui passait non loin de la maisonnette, nous avons joué à respecter à la lettre les contraintes et leurs élargissement, 1 km 1 heure (et donc des aller retours), puis 5 km, puis 10. Et j'ai commencé de sérieux entraînements de course à pied. Des séances spécifiques - puisqu'il n'était dans un premier temps pas possible de faire de longues sorties, il fallait pimenter celles-ci par des blocs de travail, des allures et des rythmes -. Pour la première fois de ma vie il m'est arrivé d'arrêter de lire parce que j'avais assez lu - et non pas parce que je tombais de sommeil ou avais ci ou ça à faire -.

C'était un printemps ensoleillé et chaud, magnifique. J'ai passé des heures dans le petit jardin. À désherber, tailler, sarcler. Nous écoutions un troglodyte mignon qui nous enchantait. 
Faisions des séances de tabata grâce à l'un de nos jeunes coachs du triathlon. Petites séances en fin d'après-midi en visio.

Dès notre retour, son boulot reprenait et le mien allait commencer, nous avons été saisis par le flot des temps contraints et n'avons guère disposé  de temps pour épiloguer. Je traversais une reconversion, la deuxième un peu radicale, et dans les conditions très particulières que nous traversions (J'ai dû très vite prendre en charge des dossiers, des questions, des "tickets" qu'en temps normal j'aurais fait avec l'appui d'autres personnes), ça m'a totalement engloutie.

J'ai adoré cette vie douce et calme. La liberté dont je disposais. Et clairement compris que la liberté de temps était pour moi bien plus importante que celle de déplacement dont finalement, salariée, j'ai toujours assez peu profité, si ce n'était lors de trop courts congés. 

Comme nous avions rejoint la petite maison familiale où des produits courants d'entretiens étaient déjà stockés, et que nous étions partis avec des provisions, et que nous n'étions que deux et pas avec des voracités de jeunes, nous n'avions pas eu à souffrir de restrictions. 
Enfin, j'avais du temps pour écrire ; ce qui fait que je me sentais libre d'être moi-même.  
 

(1) Il faut dire que moralement, ça me posait question. J'avais l'impression que l'on vendait aux gens leur poison.


Lecture retrouvée

 

    C'est grâce à Anne Savelli qui dans son Faites entrer l'écriture du dimanche 2 mars a évoqué l'auteur de son premier manuel de lecture, que je me suis mise enfin sérieusement en quête d'un livre de "Lecture suivie" qui m'avait marquée à l'école.
Ce n'était pas la première fois que j'y pensais, tant il était un souvenir ancré et fondateur dans mon expérience de lectrice.
Je crois même avoir déjà effectué quelques recherches. Seulement je manquais d'informations essentielles et je recherchais plutôt un exemplaire d'occasion de mon manuel scolaire d'autrefois.
Le souvenir le plus précis que j'en avais, fors l'histoire, était ... la nature du papier. Glacé et qui gondolait légèrement et dont j'aimais l'odeur (du papier et de l'encre mélangées).

Et puis cette fois-ci a été la bonne car j'ai retrouvé un site de maison d'édition qui s'est spécialisée dans la réédition fraîche  d'anciens manuels avec les moyens actuels. Peut-être même est-ce du print on demand.
Alors j'ai parcouru méthodiquement leurs listes et j'ai soudain retrouvé "mon" manuel inoubliable.

Of no surprise, il venait d'un auteur de qualité, et quand j'ai constaté cela je n'ai pu que penser Bon sang mais c'est bien sûr ! 
Pour qu'un bouquin scolaire m'ait tant marquée, pour que j'aie pu lire d'une seule traite toute l'histoire, ce qui m'aura valu tant d'heures d'ennuis ensuite (en plus que mes petits camarades lisaient mal, je trouvais, et je piaffais que ça soit enfin mon tour de faire une vraie lecture qui respecte l'histoire, lequel ne venait presque jamais au prétexte que je n'en avais pas besoin). Mon étonnement de constater que j'étais la seule ou l'une des deux seules à avoir tout lu, et que les autres étaient ébahis alors que ce qui me stupéfiait était qu'on puisse avoir résisté à l'envie irrépressible de lire la suite.

Il s'agissait donc de l'ouvrage "Le relais des cigales" par Paul-Jacques Bonzon (1).

Première surprise : j'étais persuadée que c'était la lecture suivie de la classe de CE1 et ... je m'aperçois que c'est un manuel de cours moyens.
Or je me souviens de l'avoir lu en partie dans une salle de classe du rez-de-chaussée de l'école. C'était les classes de CP et CE1.
Au CE2 nous étions à l'étage. Et du CM1 et CM2 j'ai de vifs souvenirs puisque j'étais alors sous l'égide d'une de ces institutrices qui marquent avec bonheur une vie. 
L'hypothèse que je fais aujourd'hui serait d'une lecture de CE2 faite dans une salle de CE1 à l'occasion d'une absence de l'institutrice titulaire et qu'on nous avait distribué dans les classes des autres, avec consigne de nous tenir sages. Que j'en ai profité pour hacker l'entièreté du manuel, me ressemblerait bien. J'étais de ces enfants qui guettaient le coucher parental pour rallumer la lumière et lire lire lire jusqu'au sommeil tombant.

Avant d'en entreprendre la relecture, je note ici ce dont je me souvenais :

Le jeune héros vivait avec ses parents dans une station service d'autoroute sur l'autoroute du soleil dans le sud de la France. Il avait un chien. Il aidait ses parents en servant à la pompe (3) sur ses heures non scolaires. 
Le chien se faisait écraser par une voiture. Le garçon était très triste.
J'avais un vague souvenir d'échanges épistolaires avec de ses amis (4). Puis sa mère mourrait, son père ne pouvait pas à la fois travailler et s'occuper de lui, et il était envoyé chez des personnes de sa famille qui vivaient à Paris. Et le livre racontait l'arrachement et ses efforts d'adaptation. Les gens n'étaient pas spécialement méchants, mais il n'était "pas d'ici", il avait l'accent et la grande ville était une géographie pleine de dangers. Il s'en sortait en buchant dur à l'école.
Je ne me souvenais pas d'une fin, mais d'une victoire de type avoir tenu bon.
Il me semblait qu'il était fils unique ou qu'il avait une petite sœur bien plus petite et qui ne pouvait être un soutien.

Relecture faite, il est amusant de constater que ma mémoire n'était pas si mauvaise, mais pas exacte non plus.
Les illustrations qui sont des fac-similés de celles de l'édition d'origine me sont revenues.

J'y comprends plein de choses qui m'ont formée et qui me convenaient, même si au moment de ma lecture cela évoquait un monde déjà différent (5). Dont une solidarité très belle entre gens de bonnes volontés, personnes qui travaillent énormément, et qui ne choisissent pas vraiment leurs lieux d'habitation : c'est au gré des emplois des pères de famille.
Parents qui tentent malgré tout de rendre heureux leurs enfants. Solidarité familiale qui va de soi.
J'ai eu les larmes aux yeux plus d'une fois.
Les péripéties et les drames ne surviennent pas par effet de nuisance de la part d'un "méchant", mais par coups du sort (perte d'un emploi, bêtise d'un enfant, accident ...) et les gens s'entraident pour s'en sortir. Ils sont toutes et tous soucieux les uns des autres. Le père de famille n'est pas autoritaire. Les adultes sont fiables.
L'histoire est plus subtile que dans mon souvenir, il y avait même une sorte d'idylle naissante entre le jeune héros Jean-Lou et une certaine Suzy. Je m'identifiais pourtant bien avec cette amitié ++.
Le fait de tenir un relais de pompes à essence était déjà consécutif à un premier déracinement, celui d'un petit village où la famille semblait établie de longue date et dont l'employeur principal, une filature, fermait.
Le chien s'appelait Piboule et effectivement il mourrait à cause d'avoir traversé la route.
Le relais initial n'était pas sur l'autoroute du soleil mais sur la nationale 7. Ensuite le père de Jean-Lou se voit proposer une promotion et le nouveau relais, du même nom, est bien sur une aire de la toute nouvelle autoroute du soleil. Mon souvenir était donc faux / pas si faux.
La mère de famille ne meurt pas mais elle est gravement brûlée en tentant d'arracher son plus jeune fils aux flammes que l'enfant avaient déclenchées en ne se méfiant pas de l'essence (et en n'étant pas assez surveillé car les deux parents travaillaient et l'aîné était absent).
Jean-Lou avait effectivement un sibling trop petit pour lui tenir réellement compagnie. Mais c'était un petit frère et non pas une petite sœur. Je crois que j'avais dû un peu trop m'identifier.
Oui l'envoi à Paris, Bobigny plus précisément.
Mais il y avait eu un épisode de vacances en Espagne. De façon amusante, je sais à présent d'où je savais à quoi ressemblait Cadaquès (quand mon ami François m'en avait dit tant de bien), c'est dans ce livre-là.
Il y avait une description parfaite de comment on se rend compte que l'on sait nager et la griserie que ça procure et ça, je m'en souvenais.
Le garçon s'en sortait à plusieurs reprises grâce à son excellence scolaire. C'est quelque chose qui me parlait.
Je n'avais aucun souvenir de l'ami algérien que Jean-Lou se faisait à Paris.
Mais je crois que ça me parlait aussi. 
À sa manière désuète, le livre était féministe  (pour son temps) et antiraciste. Ça ne m'étonne pas que je l'aie tant aimé.

Pour un manuel scolaire, c'est drôle, il se termine par la phrase Vive les vacances !

Je lis sur sa page Wikipédia qu'il fut instituteur, je comprends mieux la délicatesse et la justesse de ses attentions. J'apprends qu'il est mort en 1978 soit probablement deux ans environ après son passage à Taverny au collège en tant qu'auteur invité. Et comme c'était avant les internets et que sa renommée n'était pas si grande qu'elle lui aurait valu des articles dans les médias mainstream, je suppose que nous n'avions pas su son décès. J'apprends aussi qu'il venait de Saint-Lô. Me voilà peu surprise d'un socle commun de façons humanistes de penser.

Je pense, comme Le jardin de paradis (CP, CE1) précède de peu Le relais des cigales (CM1; CM2) que peut-être j'avais eu droit de lire le second même s'il n'était pas pour ma classe, et tout simplement parce que j'avais trop vite terminé le premier. À l'époque, en primaire, les ouvrages scolaires nous étaient prêtés par l'établissement. C'est pourquoi je n'avais plus d'informations sur celui-là. Peut-être même qu'il m'avait été prêté très temporairement car un peu en dehors des clous. 
Je sens que je vais avoir envie de lire ou relire d'autres ouvrages de l'auteur.

 

(1) Lequel fut le premier auteur vivant (2) que j'ai rencontré, lors d'un événement organisé par mon collège de banlieue quelques années plus tard. Et fut l'occasion d'un de mes premiers combats féministes. Hélas perdu. Mais ça devrait faire l'objet d'un billet en soi. 

(2) J'ai longtemps cru, à cause de grandir avant les internets, n'être pas issue d'un milieu favorisé, de l'enseignement scolaire tourné vers les classiques, que les auteurs étaient forcément de vieux messieurs morts d'un autre temps. Sauf Hergé parce que je l'avais entrevu sur un sujet d'informations à la télé (ses retrouvailles avec l'inspirateur de Tchang ?) et Agatha Christie, of course.

(3) C'était avant les pompes automatiques et l'usage des cartes bancaires, et un temps où les enfants devaient aider les parents dans leurs tâches dès qu'ils étaient en âge de le faire. Ça allait de soi.

(4) Là aussi, chose courante à l'époque. Et j'avais moi-même des correspondances avec cousines et amies et amis quand nous partions en vacances. Aucun souvenir de rationnement financier sur les timbres, je pense que comme pour les livres et avoir de bonnes chaussures, les parents pensaient que c'était important et à encourager.

(5) Par exemple, un garagiste pouvait n'avoir pas les moyens de se payer une voiture. Les téléphones (fixes, bien sûr) étaient rares, un message urgent passait par l'envoi d'un télégramme.


Quitter les plateformes (et nos fantômes dans tout ça ?)

 

    Bien des personnes ont désormais quitté les plateformes dont les dirigeants ont pris récemment des positions politiques qui rappellent les heures sombres du siècle dernier, et je me réjouis de les retrouver sur d'autres, pour certaines décentralisées, où j'étais déjà depuis quelques temps.
Les débats font rage, rester contribue à leur enrichissement.
Pour ma part c'est difficile de quitter totalement les unes et les autres tant que je suis salariée : pour deux au moins d'entre elles j'y suis aussi pour le boulot, suivre certains comptes liés au travail, tant qu'ils y sont et que je bosse, j'y reste. Je ferai le point une fois retraitée (cette illusion tenace).
Mon usage des réseaux n'est pas tant d'y être, que d'y lire les autres, prendre des nouvelles des personnes que je connais vraiment, et que je ne pourrais pas forcément prendre le temps de contacter directement (1), suivre les derniers développements concernant mon domaine professionnel et mes centres d'intérêt dont le sport, suivre les informations générales, apprendre des choses diverses et variées, échanger et faire un peu de mauvais esprit (2).

Les réflexions de cet article sur Le dernier des blogs sont intéressantes, qui ont au moins le mérite de nous faire nous poser de (bonnes) questions.

Lentement, je suis en train de préparer ma migration hors de ce qui n'est plus Twitter : peu à peu, je cesse d'y suivre celles et ceux que je lis désormais ailleurs, je demanderai un jour les archives de mon compte puis sans doute je partirai, où n'y conserverai qu'un compte "coquille vide" afin de pouvoir en cas de besoin consulter quelque chose.

Quelque chose toutefois me retient, dont je n'ai pas entendu parler pour l'instant : ce sont les fantômes.

J'entends par là les comptes d'amis défunts, présents sur ces réseaux de leur vivant et du temps où les patrons de ces lieux virtuels ne semblaient pas dangereux - OK on les enrichissait de façon éhontée, mais bon, on pouvait encore se permettre de penser qu'après tout tant mieux pour eux et avoir l'illusion qu'ils en feraient pas trop mauvais usage -. Leurs comptes ne sont plus alimentés, pas non plus supprimés (dans la plupart des cas). Personnellement j'aime qu'ils ne le soient pas, de loin en loin, je leur rends visite, souvent lorsque j'essaie de retrouver quelque chose qu'ils ou elles avaient dit ou écrit, ou la trace d'une de nos rigolades. C'est un peu aussi comme d'aller déposer des fleurs au cimetière, honorer leur passage en ce bas monde, une forme moderne de recueillement.
Au croisement d'être restée vieux jeux et des pratiques usuelles de la modernité, je reste avec une sensation que quitter complètement serait les abandonner ; en de mauvaises mains qui plus est.
Il est probable et c'est tant mieux, que des utilisatrices et utilisateurs plus jeunes n'éprouvent pas ce frein à partir des lieux virtuels devenus malsains.

 

(1) Ma vie actuelle, ce sont en semaine des gros blocs 08:00 => 20:15 ou 20:30 consacrés au boulot en semaine, 09:25 => 18:50 aux jours de télétravail avec une heure de pause pour le déjeuner, des entraînements sportifs dans toutes les marges et le week-end et de la récupération sinon. Et les heures de boulot sont intenses, pour les 3/4 d'entre elles au téléphone avec des clients à dépanner.

(2) Je l'avoue je suis nostalgique de l'époque où lorsqu'en lisant une info me venait à l'esprit un trait d'humour noir et grinçant, n'en rien écrire et attendre que quelqu'un d'autre balance la même chose voire pire.


Géant, vous dit-on


    It does ring a bell, ça me dit bien quelque chose, cette affaire d'iceberg géant à la dérive dont parle Matoo aujourd'hui
Je crois me souvenir que j'en avais entendu parler à l'époque. Mais qu'au fond, et comme c'était un temps où les infos passaient (1), ça avait glissé sur ma mémoire, mal enregistré comme lors de ma première impression, "iceberg géant", bah, comme celui qui a fait la peau du Titanic (2) mais en un peu pire plus grand, non ? 
Grâce à l'ami, je prends conscience 39 ans plus tard que le détachement, qu'il s'agit d'un truc vraiment gigantesque, 3 fois la taille de New-York, 33 fois Paris, 80 km de long.
Baptisé A23a, ce dont je ne me souvenais pas.
Sans doute, hélas, qu'on en reparlera.

Pendant ce temps, je passe un solide jour sans, pour retrouver un peu d'énergie vers le soir seulement, nuit de 9h17 entre vendredi et samedi, siestes. Je crains être de plus en plus sensible aux chutes de pression atmosphérique ; comme si ça entrait en phase avec ma tendance naturelle à l'hypotension. Et que ça tendait à faire de la digestion un effort physique palpable. L'inquiétude est d'être en état opérationnel pour la semaine de boulot à venir - Je sais d'expérience que le dimanche, hélas, va passer comme un souffle -, d'autant plus qu'une nouvelle tempête arrive.

 

(1) On en entendait parler à la radio, au journal télé pour qui la regardait, on lisait un article dans un quotidien ou un hebdo de papier, que l'on ne conservait pas forcément. De nos jours, en cas de doute on peut retrouver des liens, relire.
(2) Petite pensée pour celui des cousins de mon père qui épousa une des survivantes. Projet d'hypothétique retraite : écrire la biographie de ce cousin au destin fabuleux, auquel je dois probablement par ricochet, d'avoir pu jusque là me défendre dans la vie, mon père m'ayant enfant appris des rudiments de boxe qu'il tenait sans doute de lui, ou d'un engouement pour "le noble art" provoqué par le champion qu'il fut.


Malaise voyageur

(ou : quand on est soi-même épuisée, on peut difficilement aider)

 

Il se trouve qu'en allant au boulot ce matin en métro (1), j'ai assisté au malaise d'une voyageuse ... sans comprendre que c'en était un.
C'était une de ces rames où les sièges sont de part et d'autre du couloir. La personne était en face de moi mais donc pas aussi près que lorsqu'il y a des carrés perpendiculaires aux couloirs. 
Je lisais. J'ai vaguement perçu un mouvement et ce que j'ai entrevu quand ce mouvement m'a fait jeter un coup d'œil machinal, était : une jeune femme, vêtue et équipée comme quelqu'un qui va au boulot, était en train de s'assoupir en tombant légèrement sur l'épaule de sa voisine.
Rien qui me semblait extraordinaire pour un lundi matin, quand il faut reprendre le taf après un week-end où si l'on est jeune on peut avoir été tentés de profiter de la vraie vie. 
Rien qui me semblait extraordinaire pour moi qui suis parfaitement capable de faire une micro-sieste y compris debout, entre deux stations. J'ai juste trouvé un peu "sommeil profond" le fait qu'elle penche ainsi sur sa voisine.
C'est celle-ci qui a réagi, parce qu'elle avait dû j'imagine (je n'ai pas vu, je m'étais replongée dans ma lecture, car rien ne m'avait semblé inquiétant) secouer un peu la dame, Attention vous vous endormez, et constater qu'elle ne répondait pas. Et puis une autre personne qui était debout à côté et a vu que quand la voisine de la femme "endormie" s'était levée, se demandant quoi faire, celle-ci s'était affaissée. Cette deuxième personne a immédiatement appelé le poste de pilotage (2) et au même moment un homme jeune s'est présenté comme un infirmier et pouvant aider.
La personne en malaise est revenue à elle, surprise et encore sonnée. On arrivait en station. L'infirmier a proposé de descendre sur le quai. La personne malade avait suffisamment repris ses esprits pour saisir son sac ainsi qu'un livre qu'elle avait donné l'impression plus tôt de poser, et le suivre.
Le PC a posé les questions d'usage et la femme qui l'avait appelé a passé le message que le malaise était terminé et que la personne qui s'était sentie mal était descendue sur le quai accompagnée par un professionnel de santé.
Le retard ainsi, ne fut que léger.

C'était possiblement un simple malaise vagal, un symptôme d'épuisement ou de début de grossesse ; on peut espérer que rien de grave. Il n'empêche que ma totale bévue quant à la situation m'a marquée. C'est la première fois que ma fatigue forte perpétuelle me joue un tour envers autrui. Capable de tomber de sommeil, littéralement, j'ai perdu de vue que chez les personnes de pleine santé, ça n'est pas exactement un comportement normal.

Et par ailleurs je me dis que je vais devoir désormais éviter de piquer un roupillon dans une rame : au vu de la réaction rapide des personnes présentes ce matin, je pourrais inquiéter les autres et être la cause d'une perturbation alors que je ne ferais que finir ma nuit (ou au retour : l'entamer). 

Respect aux personnes qui ont réagi vite et puisse celle qui s'était sentie mal, n'avoir rien de grave.


PS : On dit souvent qu'il peut se passer n'importe quoi dans les transports et que personne ne bouge, mais ça fait un paquet de fois que j'assiste au contraire - ou que j'y contribue, parmi d'autres (OK, pas ce matin) -. Les quelques fois où j'ai fait de brefs malaises (merci la thalassémie et la tension basse), des personnes se sont immédiatement portées à mon secours (je me relevais déjà, le tout est d'avoir eu le temps de se sentir partir). Peut-être que globalement les gens sont moins indifférents qu'on ne le croit. Un relatif espoir est permis. 

 

(1) Depuis la grippe et les nouvelles stations de la ligne 14, ainsi que le froid hivernal, mon courage pour le vélotaf a malheureusement bien fondu.

(2) Ligne automatique, plus de signal d'alarme mais des panic buttons, permettant un lien vocal immédiat